Toujours pas de charbon à Cherbourg. Plus de six mois après la fin des travaux, le terminal vrac du port du Cotentin n’a toujours pas vu passer un seul capesize ni la moindre barge à charbon. Une situation qui met en péril l’avenir de son activité offshore. Si la grue flottante de 40 m louée par la société SAS Port de Cherbourg à la société hollandaise Maya est bien à quai depuis le 18 décembre, elle n’a pas encore donné le moindre coup de pelle, faute de contrat. Sa location estimée à plusieurs milliers d’euros par jour commence à coûter cher aux deux exploitants que sont LDA et la CCI. À tel point que cette dernière évoque désormais une nouvelle stratégie commerciale. Il s’agirait de s’orienter sur une activité, non plus offshore, mais de déchargement à quai. Des contrats seraient en cours de négociation. Quoi qu’il en soit, deux questions restent toujours en suspend. Que va devenir la grue flottante? Qu’en est-il de l’objectif de 4 Mt fixé lors de la présentation initiale du projet? Pas de réponses pour le moment.
En attendant, le port de Cherbourg se console avec des trafics anecdotiques mais impressionnants tel que celui de deux pièces d’une turbine électrique géante, la plus grosse au monde, destinées au chantier du futur réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche). Ces deux pièces de 100 t et 400 t, arrivées de Rotterdam sur le BBC-Europe de l’armement allemand Briese-Schiffahrts, ont fait escale à Cherbourg le 9 janvier et ont été transbordées sur une barge hollandaise. Cette dernière a finalement rejoint le petit port de Dielette le 18 janvier. Sur place, un quai provisoire a été spécialement élevé à l’intention des « colis lourds » destinés à l’EPR. Les pièces de turbine devaient y été déchargées le soir même par une grue avant d’être acheminées vers le chantier EPR tout proche. Précisons que ces pièces de turbines électriques ont été construites par Alstom, en Alsace. Elles avaient rejoint Rotterdam par voie fluviale, sur le Rhin, au départ de Strasbourg.