Le Grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire a terminé l’année 2010 sur une note positive. Avec 35 Mt de trafics traités en 2010, le port ligérien a réussi à surpasser son score de 2009, « et ceci dans un contexte économique et social difficile », a souligné Jean-Pierre Chalus, président du directoire du Grand port maritime. La hausse globale des trafics s’élève à 4,6 % à 31,1 Mt.
Les approvisionnements en énergie fossile se maintiennent avec une hausse de 1,2 % dopée surtout par l’activité d’importation de gaz naturel liquéfié (3,8 %) et de pétrole brut (4,8 %). Les produits raffinés augmentent de 3 % notamment avec la progression des trafics depuis la raffinerie de Donges vers les autres ports français de la façade atlantique. C’est sur le charbon que se basent les principales baisses. Une diminution de 21 % du trafic qui intervient surtout parce que l’arrêt de tranches de la centrale nucléaire de Flamanville a été compensé, en 2009, par la production de Cordemais. La première revenant à ses niveaux normaux, la production de Cordemais s’en est trouvée ralentie.
Si les produits énergétiques ont su se tenir en 2010, les trafics non énergétiques ont fait montre d’un développement et d’une diversification. En premier lieu, comme les autres ports français concernés, Nantes Saint-Nazaire a profité de la bonne campagne céréalière et de la demande raréfiée en blé sur le marché mondial. Le renforcement de la filière céréales a aussi dopé les trafics d’importation d’engrais. Quant aux ferrailles, destinées aux aciéries, elles sont en nette progression (22,6 %) grâce à l’installation sur les bords de Loire de nombreuses unités de broyage.
Les marchandises diverses suivent aussi cette tendance. Les conteneurs ont augmenté de 10,3 %, et ce malgré le contexte social difficile de l’année. « Nantes Saint-Nazaire est désormais relié aux grands hubs d’Europe comme Rotterdam et Valence et aussi à Tanger Med, au Maroc », a continué le président du directoire du GPMNSN. Hausse des conteneurs mais aussi des trafics rouliers avec l’ouverture en septembre de la première autoroute de la mer et l’importation de véhicules Renault depuis l’Espagne. Enfin, autre note positive au Grand port de Nantes Saint-Nazaire, quelque 200 éoliennes ont transité par les quais ligériens de Montoir de Bretagne.
Des résultats encourageants d’autant plus que l’année a été marquée par une « agitation sociale » importante. Sur les neufs premiers mois de l’année, le port a enregistré une progression de 6,2 %. Une avance qui s’est tarie sur le dernier trimestre en raison des mouvements contre les réformes des retraites et des ports. Quelque 30 escales ont été supprimées, note le port, et ce sont 1 Mt qui ont été perdues et détournées vers d’autres établissements. « Sans les grèves, l’année 2010 n’aurait malgré tout pas été exceptionnelle. tout au plus, ç’aurait été une bonne année », indique Jean-Pierre Chalus.
En 2010, le port a investi 35 M€, dont 75 % autofinancés avec le recours à un emprunt pour un montant global de 21 M€. Cette enveloppe a permis d’entreprendre des travaux sur l’ensemble des terminaux. À Cheviré, le terminal sablier a été mis en service. À Donges, ce sont cinq postes pétroliers qui sont en cours de rénovation. Sur le terminal de Montoir de Bretagne, les travaux sur le terminal roulier et la plate-forme logistique sont en cours. Le port veut se doter d’un terminal à conteneurs de dimension européenne. « Nous visons un trafic de 500 000 EVP par an dans dix ans », continue le président du directoire. Ce terminal doit faire l’objet d’un agrandissement de son quai et des installations. Quant au gestionnaire de ce futur terminal, le port n’a pas encore une position arrêtée. « Avoir deux opérateurs l’un à côté de l’autre pourrait créer une concurrence stérile. Nous devons envisager les différentes solutions avant de prendre une décision. » Outre la refonte de ce terminal, le port envisage aussi une réorganisation des terminaux sabliers et rouliers.
Après l’enveloppe de 35 M€ de 2010, le port a budgété 29 M€ d’investissements en 2011.