Trafics portuaires: une année 2010 sous le signe de l’optimisme

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Il serait un peu trop flagorneur de dire que les ports français ont enregistré une croissance en 2010. Certes, les chiffres sont bien là avec des hausses de trafics dans de nombreux ports, mais les effets des mouvements sociaux ont touché surtout la progression. Si les ports ont bien marché au cours des douze mois de 2010, ils auraient pu mieux faire.

À l’heure où nous mettons sous presse, le Grand port maritime de Marseille n’a délivré aucun chiffre provisoire sur ses trafics. Interrogée, la direction se refuse à tout commentaire avant la traditionnelle conférence de presse de la fin du mois. Il est cependant certain que les hydrocarbures, premier poste du port de Marseille, ne seront pas au rendez-vous cette année. La situation sur les conteneurs, le roulier et les vracs secs est plus difficile à prévoir. Le port devrait se stabiliser aux alentours de 94 Mt. Pour dresser un premier bilan des ports français, retenons, en premier lieu, les scores sans appel des Grands ports maritimes de Rouen, de La Rochelle et de Brest. Les trois affichent des records de trafic. La campagne céréalière sans précédent a dopé les résultats de ces ports. La Rochelle a franchi la barre des 8 Mt. Autre port à avoir gagné en 2010, celui de Sète. Après un premier semestre en recul, le port héraultais enregistre une hausse de 10 %, et le président du port, Marc Chevallier, espère remettre le couvert en 2011.

Autre port inscrit dans une tendance de hausse, celui de Nantes/ Saint-Nazaire qui conserve sa place dans le concert national. Avec une hausse de 4,6 % à 31,1 Mt, le port ligérien a profité d’une croissance de ses flux non énergétiques. Le conteneur et le roulier ont largement participé à cette essor même si les trafics liés à l’énergie demeurent en hausse, mais plus faiblement. Si les mouvements sociaux n’avaient pas touché le port, « l’année aurait été bonne mais pas exceptionnelle », a souligné Jean-Pierre Chalus, lors de la présentation des résultats le 17 janvier.

Records à Rouen et La Rochelle

Au chapitre des ports affichant une stabilité apparaît le Grand port maritime de Bordeaux. La baisse de 0,5 % des trafics tient d’une part aux mouvements sociaux mais aussi à la perte des trafics de bois de tempête qui s’est tari de lui-même. Une perte qui se reporte sur le trafic conteneurisé qui perd 31 % en EVP.

Le revers de la médaille de ces bons résultats intervient au Havre et à Dunkerque principalement. Les deux ports de la façade Nord perdent entre 5 % et 6 % de leur trafic. Au Havre, la direction du port annonce timidement une perte de 5 % de ses trafics. Le principal fauteur de trouble a été le pétrole brut, représentant les deux tiers du trafic. La direction est plus diserte sur les côtés positifs de ses trafics, une bonne tenue des trafics conteneurisés avec une hausse de 5 % à 2,4 MEVP. Un chiffre d’autant plus surprenant que les mouvements sociaux ont touché principalement les terminaux conteneurs. Le port a profité de l’escale de nombreux porte-conteneurs de dernière génération avec plus de 100 touchées de ces navires. Autre secteur en hausse dans le port, le trafic roulier. L’arrivée du constructeur automobile Kia sur les terminaux havrais a dopé ce trafic. Enfin, Le Havre a aussi profité d’une bonne tenue de ses trafics chimiques. À Dunkerque, la situation est sensiblement la même que sur les quais normands. L’arrêt de la Raffinerie des Flandres a sérieusement plombé les résultats 2010. Au global, les trafics des vracs liquides accusent un repli de 55 % en raison du manque d’expédition de raffinés et de réception de brut pour la raffinerie. Autre secteur en baisse, le trafic roulier, qui a perdu 10 % à 11,2 Mt. Une des raisons de cette diminution tient aux trafics marchandises avec le Royaume-Uni. « Par contre, le trafic passagers est toujours en progression », note la direction du port. Quant aux conteneurs, s’ils accusent un repli de 6 % à 200 300 EVP, le port note une progression des trafics de boîtes pleines de 1 %.

Tout n’est pas si terne à Dunkerque. Les trafics de minerais et des vracs solides, notamment des céréales, ont su tenir la corde et amortir quelque peu la chute des autres trafics grâce à leur progression de 31 % à 22,7 Mt.

Si certains ports français ont souffert d’une reprise hésitante de l’économie mondiale, les concurrents directs ont su tirer leur épingle du jeu. Anvers, Rotterdam et Hambourg affichent des hausses et notamment sur les trafics conteneurisés. C’est Zeebrugge qu’il faut maintenant regarder de plus près. Le port belge affiche une hausse de 11 % de son trafic global et de 7,4 % des conteneurs à 2,4 MEVP. Si Dunkerque en pâtit directement, Le Havre mais aussi Anvers et Rotterdam sont dans le viseur du nouveau grand port belge.

Au niveau mondial, le classement de tête semble pour une année encore inchangé. Shanghaï reste le premier port mondial, suivi par Singapour et Hong Kong.

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