Dans les ports brésiliens, les navires auraient attendu un temps supérieur de 20 % par rapport à l’année passée pour pouvoir se mettre à quai et débarquer leurs marchandises. Selon Elias Gedeon, directeur exécutif du Centre national de navigation (Centronave), ces chiffres « révèlent un réchauffement de l’économie et démontrent que les infrastructures n’accompagnent pas la vitesse de cette croissance. C’est un goulet d’étranglement qui exige des investissements urgents ». Selon cette association qui réunit trente armateurs, il serait nécessaire d’investir près de 18 Md€ dans les cinq prochaines années afin d’éviter le pire. Les priorités? La construction de nouveaux terminaux, la modernisation des structures existantes et les travaux d’accès aux ports.
À Santos, la situation est d’ores et déjà inquiétante. Entre 2001 et 2008, le volume de conteneurs transportés dans le port est passé de 714 000 unités à 1,74 million, soit une hausse de 144 %, calcule Centronave. Mais la capacité disponible et le stockage ont crû de 49 % seulement, et l’offre de quais de 6 %. Résultat, en août, un des mois les plus congestionnés de l’année, 43,4 % des embarcations qui sont passées par Santos ont attendu un minimum de 72 heures pour accoster, contre 25,7 % à la même période en 2009. Renato Barco, le directeur de la planification stratégique de la Companhia Docas do Estado de São Paulo (CODESP), en charge du port de Santos, ne partage pas ces interprétations. « D’ici quatre ans, les terminaux d’Embraport et de BTP entreront en opération et ajouteront en principe quatre bassins d’accostage. » Selon ce dernier, la réduction du temps d’attente sera garantie par la première étape du plan de dragage, l’implantation du système VTMIS dès 2011 et le remodelage du système routier et ferroviaire du port. Au secrétariat spécial du port, on relativise également les données du Centronave: « C’est un défi énorme que de faire des investissements négligés pendant de nombreuses années. Mais les travaux sont en cours, et certaines mesures demandent du temps pour mûrir », déclare Augusto Wagner Martins, en charge du dossier.