Rétropédalage ou recadrage? Le conseil de surveillance du Grand port maritime de Marseille vient de décider de l’entrée de l’établissement au capital du Marseille Provence Cruise Terminal (MPCT). Un an et demi après avoir attribué une concession de 25 ans du terminal et de la gare croisière au consortium formé par MSC, Costa et Louis Cruise, le GPMM prend une prise de participation de 15 % dont il s’est refusé à révéler le montant, même s’il est qualifié de « peu élevé ». Le capital social de MPCT, présidé par Giacomo Costa, s’affichait à 500 000 € au départ.
La transaction « est prévue dans la convention liant le GPMM au groupement d’armateurs constituant le MPCT », assurent les dirigeants de l’établissement qui s’inspireraient de « l’expérience de ports de croisières étrangers comme Naples, Venise ou Barcelone ». Jusqu’à présent le port, comme les responsables croisières, évoquaient pourtant le développement exemplaire de cette activité sur le port de Marseille. Le montage privé-public aurait donc des vertus cachées. Le GPMM « considère qu’une prise de participation au capital de la société en charge de l’exploitation du terminal croisière permet d’être associé au développement de l’activité en participant aux prises de décision et en s’assurant que la stratégie du MPCT prend en compte les intérêts généraux du port ». N’est-ce pas le cas dans la configuration antérieure? En entrant dans le conseil d’administration du MPCT, « le GPMM, en plus de sa mission classique de régulateur et d’accompagnateur des activités des opérateurs, pourra être plus particulièrement attentif à la valorisation du passage par Marseille ». Le GPMM s’était-il donc détaché de cette valorisation? On murmure qu’il pourra désormais jouer l’arbitre des intérêts parfois divergents des armements de croisière qui affluent sur le port phocéen. Certes, le consortium gestionnaire représente 70 % des escales, mais depuis sa prise de contrôle du terminal du môle Léon Gourret, les professionnels laissaient parfois filtrer des craintes voire des tiraillements dans l’exploitation.
Quoi qu’il en soit, le groupement MPCT qui s’était engagé à investir 4 M€, trouve un actionnaire de référence à l’heure où il va s’étendre. Un ancien hangar de 15 000 m2 de l’ex-terminal fruitier va, en effet, servir d’extension au terminal croisières qui pourrait doubler sa capacité à l’orée de la saison 2012. À quelques semaines de la fin de l’année, le chiffre de 713 000 croisiéristes pour 2010 est annoncé. Il représente une croissance de près de 14 % avec une forte hausse des passagers tête de ligne: de 174 000 en 2009 à 269 000 prévus en 2010. Marseille occupe la première place des ports de croisières devant Nice-Villefranche. L’objectif à moyen terme du MPCT est d’atteindre les 2 millions de passagers. Il a prévu d’atteindre la barre du million de pax en 2011.