Développer le réseau portuaire avec le soutien des collectivités

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« Ports de Paris est un partenaire privilégié de la région Île-de-France. Nous travaillons actuellement avec eux sur les extensions des ports d’Evry, de Montereau-Fault-Yonne, de Bruyères-sur-Oise ou encore la modernisation des plates-formes de Gennevilliers et de Bonneuil- sur-Marne. Nous suivons également de très près le projet de création de l’infrastructure portuaire d’Achères », témoigne Jean-Vincent Placé, vice-président transports et mobilités à la région Île-de-France. Travailler et participer aux projets de Ports de Paris permet de « favoriser l’essor des modes de transport de fret alternatifs à la route, un objectif majeur de la région pour garantir le développement durable de l’Île-de-France », continue Jean-Vincent Placé. Dans le cadre du contrat de projets État-région (CPER) 2007-2013, le Conseil régional participe ainsi à hauteur de 112 M€ à la modernisation et à la reconstruction des barrages et des écluses, et de 26 M€ à la création ou à l’extension des plates-formes portuaires multimodales. Les Hauts-de-Seine ont pour leur part noué un partenariat avec Ports de Paris pour la rénovation des berges du département. Les collectivités territoriales de haut niveau travaillent donc aux côtés de Ports de Paris. Mais Ports de Paris veut aujourd’hui aller plus loin et développer des partenariats avec les échelons plus locaux des collectivités. « Nous souhaitons promouvoir des dispositifs contractuels avec des collectivités ou des institutions susceptibles de s’engager à ses côtés », indique le projet stratégique 2010-2015 de Ports de Paris, présenté fin novembre. Hervé Martel, directeur de Ports de Paris, a précisé: « Pendant un temps, le port a porté des projets sans grand soutien de la part des territoires. Cela est en train de changer et nous souhaitons accentuer cette tendance. Il s’agit de partager les projets portuaires avec les collectivités concernées puis, si possible, partager les investissements pour réaliser ces projets ». L’exemple de cette nouvelle manière de fonctionner pourrait être la future plate-forme d’Achères à l’ouest de Paris. Pour Hervé Martel, « Achères, c’est un projet économique. Mais c’est aussi un projet d’infrastructure qui relève des territoires et des collectivités. Aussi, nous souhaitons mobiliser des partenariats et des cofinancements au-delà de l’État, de la région ou de RFF ». Cette nouvelle dynamique que veut lancer Ports de Paris avec les collectivités locales trouve sa source dans sa volonté de « réaffirmer sa vocation première qui lui a été conférée par décret en 1968: exploiter et gérer les territoires qui lui ont été confiés ou qu’il a acquis pour permettre le développement du transport fluvial », précise le texte du projet stratégique. Le port dispose en effet de ressources foncières uniques en Île-de-France lui permettant de se positionner à l’interface des grands projets de la région. Le patrimoine foncier de Ports de Paris est d’environ 1 000 ha sur de larges emprises, dont près de 150 ha ne sont pas encore aménagés et qui, étant situés en bord de fleuve, sont souvent des localisations privilégiées. Le port dispose également d’1 Mm2 d’entrepôts, locaux d’activité et de bureaux dont près de 350 000 m2 sont exploités en propre. Ports de Paris dispose donc d’actifs rares que ses dirigeants ont l’intention de valoriser afin de positionner l’établissement comme un acteur du Grand Paris au service du transport et de la logistique. Des schémas d’orientation portuaire pour les différents sites gérés par Ports de Paris, mais aussi pour les sites en projet comme Achères ou Triel vont être l’expression concrète de cette volonté de travailler de manière concertée avec les collectivités. « Ces schémas devraient permettre notamment d’étudier avec les collectivités les moyens les plus adaptés à l’intégration d’une plate-forme dans la ville, en cohérence avec les priorités du report modal », indique le projet stratégique. Ces schémas devraient aussi aborder la question de la continuité des cheminements dans le strict respect des impératifs portuaires. Le port estimant qu’une étroite collaboration avec les collectivités concernées devrait permettre de répondre à l’attente des citoyens d’accéder à l’univers portuaire, d’en percevoir et d’en comprendre l’activité. Ports de Paris entend également peser sur les révisions du schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF) sur l’élaboration du futur plan de déplacements urbains (PDUIF) et, à l’échelle locale, renforcer son implication dans les schémas de cohérence territoriale (Scot) et les plans locaux d’urbanisme (PLU). Il s’agit ici de veiller à la prise en compte des intérêts portuaires et contribuer, avec les collectivités, à la définition des actions à même de faire cohabiter harmonieusement les usages. Au-delà des collectivités territoriales, Ports de Paris veut aussi, dans les années à venir, coordonner son action avec celle des autres prescripteurs publics lorsque cela peut permettre de favoriser le développement du transport fluvial sur certaines filières. Il pourra s’agir, par exemple, du Syctom ou d’autres syndicats en charge de la filière déchets, des préfectures de département pour les colis et transports exceptionnels. Enfin, Ports de Paris voudrait proposer à VNF de réfléchir à l’élaboration d’un schéma conjoint de développement à l’échelle du bassin de la Seine dans l’objectif d’assurer la meilleure coordination des actions des deux établissements dans leur domaine respectif de compétences: aménagement et exploitation du réseau pour VNF, développement portuaire pour le port.

Paris-Oise, le résultat d’une forte convergence entre des acteurs institutionnels

La loi de décentralisation du 13 août 2004 a donné la possibilité aux collectivités territoriales de créer un ou des ports intérieurs. Paris-Oise, port intérieur, devrait être, en 2013, une plate-forme multimodale de 24 ha au débouché sud du canal Seine-Nord Europe, près de Compiègne. Ce projet est le résultat d’une réflexion territoriale large et d’un travail en commun de plusieurs acteurs institutionnels, notamment le conseil général de l’Oise, la communauté de communes de la plaine d’Estrées et l’agglomération de la région de Compiègne. Ces trois entités ont finalement fondé un syndicat mixte pour porter le projet. Ce dernier a également été soutenu par la région, VNF et des fonds européens. Tous ces acteurs, issus d’horizons très divers et d’obédiences politiques parfois différentes, sont parvenus à s’entendre autour de ce projet de création d’un nouveau port intérieur en France. Car chacun a reconnu que c’était un outil de développement du territoire sur le plan économique. Et que le fluvial constitue un élément de développement économique important pour les entreprises à condition de leur fournir les outils nécessaires.

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