Le groupe PSA Peugeot-Citroën a récemment expérimenté le transport de pièces mécaniques sur le canal du Rhône au Rhin entre son site de Mulhouse et la fonderie de Sept-Fons dans l’Allier. Mi-2010, deux automoteurs de type Freycinet ont acheminé 440 t de disques, moyeux et tambours vers l’usine alsacienne implantée bord à voie d’eau. Ils en sont repartis chargés de chutes de production destinées à la fonderie auvergnate. Des opérations confiées à la société Sense (Société d’environnement et de services de l’Est), une coentreprise associant PSA et Veolia, ainsi qu’à H&S pour l’acheminement fluvial. Avoisinant un total de 100 000 t par an, ce trafic emprunte actuellement la route pour les pièces mécaniques et le fer pour les ferrailles. « Ces deux expérimentations ont permis de s’assurer que les pièces ne subissaient pas de corrosion pendant le transport », explique-t-on chez PSA Mulhouse. Cette solution alternative à la route et au ferroviaire est jugée d’autant plus intéressante que les dix jours de transport fluvial permettront la nécessaire « maturation » des pièces produites par la fonderie. En effet, après avoir été façonnées, ces dernières doivent actuellement être stockées une dizaine de jours sur le site de Mulhouse avant utilisation. Ainsi, l’industriel insiste sur le caractère rentable de l’opération: « Nous ne sommes pas dans une logique d’image ou purement environnementale. »
Mais pour pouvoir définitivement transformer l’essai et substituer un automoteur Freycinet aux dix poids-lourds quotidiens, le constructeur automobile va devoir aménager une plate-forme de transbordement en bordure du canal du Rhône au Rhin. Un investissement de plusieurs centaines de milliers d’euros pour lequel l’industriel a sollicité le soutien des collectivités territoriales et de l’État.
À terme, PSA souhaiterait profiter de l’aménagement d’une plate-forme de transbordement pour importer par voie d’eau des bobines d’acier de Duisbourg et Linz.