Dans un contexte social tendu, quatre organisations syndicales du Grand port maritime du Havre (CGT, CGT-Officiers de port, CFDT et Association syndicale des ingénieurs et cadres du GPMH) viennent d’obtenir du conseil de surveillance du port le feu vert pour une expertise du projet stratégique voté le 9 avril 2009. « Il nous a paru apaisant et légitime d’accepter », souligne Gilles Fournier, le président du conseil de surveillance. Après qu’un cabinet aura décortiqué le projet stratégique dans son volet économique et social, le document pourrait être de nouveau présenté à la prochaine réunion du conseil de surveillance, le 26 novembre. Voire à la suivante. Quoi qu’il en soit, pour la direction du port, l’expertise engagée à la demande des organisations syndicales ne changera pas la donne: le 9 avril 2011, soit deux ans après son adoption et comme le veut la loi sur la réforme portuaire, le projet stratégique s’appliquera.
Et qu’en est-il aujourd’hui des discussions en vue de l’application de la réforme portuaire dans sa partie détachement du personnel? « Les choses se tendent et les perturbations sont de plus en plus fréquentes », constate Laurent Castaing. « Et maintenant qu’elles se mélangent aux revendications sur les retraites, il y a une dégradation qui commence à être ennuyeuse », regrette le président du directoire du GPMH. Entre les mots d’ordre de la Fédération nationale des ports et docks et les appels à la grève dans le cadre de la lutte contre la réforme des retraites, le port semble retrouver une situation que l’accord de méthode de la mi-juillet avait un peu effacée… Pourtant, d’un point de vue purement local, le syndicat majoritaire, la CGT, n’a pas lancé de nouvel appel à la grève. Toutefois, la situation demeure fragile et, du côté des manutentionnaires, en coulisses, l’impatience devient de plus en plus palpable.
