DP World sacrifié sur l’autel de la crise économique

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« La chétive Pécore s’enfla si bien qu’elle creva », raconte Jean de la Fontaine dans sa fable La grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf. Une morale qui s’appliquerait aujourd’hui à DP World, dont l’avenir au sein de la holding de Dubaï World est remis en cause.

Dubaï World a créé, il y a quelques années, Dubaï Port. Une filiale en charge de la gestion des ports de Dubaï. Au fil des années, le groupe a eu de nouvelles ambitions en reprenant dans son giron les ports de P&O Ports et en remportant de nouvelles concessions portuaires. Depuis le début des années 2000, le groupe a gravi les barreaux de l’échelle des opérateurs portuaires mondiaux pour se hisser à la troisième place derrière Hutchison Ports Holding et Port of Singapore Authority (PSA), selon le dernier rapport de Drewry.

Une troisième place qui risque bien de lui coûter son intégrité. Le 25 août, l’agence de presse Reuters a publié une dépêche selon laquelle DP World pourrait être cédée pour éponger une partie des dettes de la holding, Dubaï World. Une cession dont le montant s’élèverait aux environs de 20 Md$. De plus, Jafza, Jebel Ali Free Zone, société en charge de la gestion de la plate-forme logistique de Jebel Ali, ferait aussi partie du lot tout comme les chantiers navals de Dubaï. « Le groupe parle de céder deux sociétés, Jafza et DP World, qui étaient jusqu’alors présentées comme stratégiques pour le groupe », a indiqué Rami Sidani, responsable des investissements auprès de la société Shroders Middle East.

La cession de ces actifs ne se ferait pas dans l’immédiat. La valeur au bilan de ces différentes sociétés atteint 10,4 Md$ quand le groupe a besoin de 20 Md$. Une annonce qui pourrait ainsi durer jusqu’à huit ans. Toute la difficulté pour le groupe est d’avoir aujourd’hui l’accord de ses créanciers pour entamer une procédure de nettoyage de son bilan.

Une telle aventure n’est pas une première dans le monde difficile de la manutention portuaire. Le groupe Ictsi (Philippines) a connu pareilles mésaventures en 2002. Il a cédé toute la partie internationale de son activité portuaire pour se recentrer sur les terminaux philippins. Après avoir apuré son bilan, le groupe est retourné sur la scène internationale mais avec un appétit plus mesuré.

DP World dispose d’une présence européenne importante. Aux côtés de Terminal Link, filiale du groupe CMA CGM, les deux sociétés ont créé Port Synergie. Elle détient, entre autres, Terminal de France, à Port 2000, et des postes à quai sur Fos 2XL. En outre, DP World est présent en Grande-Bretagne sur le London Gateway.

Lors du rachat de P&O Ports, DP World a hérité, dans la corbeille, de l’armement P&O Ferries. Il s’avère que l’armement transmanche serait épargné par cette cession et demeurerait dans le giron de Dubaï World, selon un responsable de P&O Ferries en France.

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