L’opérateur des infrastructures de transport de gaz naturel belge Fluxys est candidat-partenaire dans le projet de terminal de réception et regazéification de gaz naturel liquide (GNL) de Dunkerque. Fluxys indique avoir adressé à EDF, porteur du projet, une offre de participation pouvant aller jusqu’à 25 %. Une idée qui peut paraître surprenante dans la mesure où Fluxys est l’actionnaire à 100 % du terminal GNL de Zeebrugge, ainsi que du marché international de GNL Zeebrugge Hub. Un complexe directement concurrent du projet dunkerquois. Parallèlement, Fluxys a lancé une consultation du marché, « en collaboration avec l’opérateur de transport français GRT Gaz », afin « d’évaluer l’intérêt du marché pour des capacités de transport supplémentaires de la France vers la Belgique ». EDF n’émet pour le moment aucun commentaire.
Fluxys est un opérateur public, détenu à 90 % par Publigaz, une holding copropriété des intercommunales belges. L’État fédéral détient une action privilégiée. GDFSuez, auparavant actionnaire à 38,5 % à travers Electrabel, a été expulsé du capital au premier semestre. Outre le réseau belge de gazoducs, Fluxys détient 15 % d’Interconnector, une liaison avec le Royaume-Uni, et prendra 19 % de NEL, une liaison avec NordStream, le gazoduc transbaltique Russie-Allemagne. Fluxys préfère la synergie à la confrontation avec Dunkerque LNG. À cela, quatre raisons: le marché du GNL est excédentaire, et le surinvestissement guette. Mettre les deux terminaux en synergie permettrait d’assurer un service garanti aux navires. Le rôle de plaque tournante ouest-européenne de la Belgique serait renforcé. L’approvisionnement du royaume serait mieux garanti, au meilleur prix. EDF et son partenaire déclaré Total pourraient y trouver un avantage en remettant à plus tard une phase d’extension, et en s’assurant un accès fluide aux marchés du Benelux et de l’Allemagne.