La crise dans la construction continue d’impacter le trafic maritime bordelais des matériaux de construction. Depuis 2009, SIPL-Cimalit, filiale de Calcia, qui a son unité d’ensachage à Bassens, a ainsi cessé toute importation de ciments – habituellement 40 000 t par an –, se fournissant désormais au sein de son groupe, via la route, dans la zone du grand Sud-Ouest. Les projets de modernisation de leur outillage, comme de réorganisation de leur pôle en amont de Bassens, indiquent cependant que Cimalit garde le maritime dans sa ligne de mire, considérant cet arrêt comme « conjoncturel ». Concernant le trafic de laitiers et clinkers, malgré la reprise d’activité des hauts-fourneaux du nord de l’Europe, les stocks ne transitent qu’à dose homéopathique sur les quais girondins. Fin juin 2010, seules 11 000 t environ ont été réceptionnées à Bassens par Lafarge Ciments, soit une chute de 58,3 % par rapport à fin juin 2009.
Le trafic granulats, lui, semble remonter la pente. Dépassant les 200 000 t à la fin juin, il affiche un chiffre stable par rapport à l’an dernier. L’importateur le plus important, la société GSM, qui extrait des granulats au large de l’estuaire, tient la barre. Quant aux nouveaux opérateurs tels que Mibau-Stema Shipping, ils donnent des signes de reprise avec notamment une livraison de 30 000 t d’import de roches éruptives de Norvège effectuée en juin dernier. Les espoirs de reprise des importateurs de granulats résident désormais dans le lancement de grands travaux routiers en Aquitaine, notamment la ligne grande vitesse reliant Tours à Bordeaux, soit 302 km de ligne à construire, qui nécessiteront près de 46 Mm3 de déblais et 30 Mm3 de remblais.
Double escale de Stema Shipping
En juin dernier, Stema shipping a innové en programmant une double escale. Leur nouveau navire autodéchargeant, le Bulknes, a effectué, en effet, deux touchées, l’une au Verdon (4 700 t) et l’autre à Bassens (25 000 t). Cette solution logistique, selon Thierry Gelee, Managing Director des ports français de Stema Shipping, a permis de livrer ses clients au plus près de la production, évitant des coûts supplémentaires de transport par camion et d’œuvrer dans le sens d’une réduction d’émission de CO2. « Le navire allégé par ce premier déchargement au Verdon a permis, de plus, d’améliorer notre tirant d’eau et d’atteindre plus aisément Bassens dans un contexte d’annuaire des marées assez rigide. »
