Le port de Dunkerque achève le semestre en quasi-stabilité (+ 0,2 % pour 21,24 Mt), mais ce n’est qu’une apparence. D’abord parce que la chute de 25 % de 2009 n’est pas récupérée, contrairement à ce qui se passe chez ses voisins belges et néerlandais. Dunkerque se réveille sur un tempo à 42 Mt en rythme annuel, alors que son plan stratégique partait d’un niveau de 58 Mt, et vise 70 Mt à cinq ans. Ensuite, parce que la structure de l’activité a changé, avec l’effondrement des hydrocarbures. L’arrêt de la raffinerie Total coûte la fin des réceptions de brut (6,5 à 7 Mt/an), et limite les mouvements de raffinés (350 000 t au premier semestre, en baisse de 80 %). Cette situation est aggravée cette année par le grand arrêt de la SRD (chaîne d’huile et de bitume) avant la reprise par Colas, et par la grève « des Total » qui ralentit l’activité de dépôt. Au second semestre, c’est le vapocraqueur Polimeri-Europa qui sera en arrêt technique. La sidérurgie compense plus qu’à égalité la perte des hydrocarbures. Les minerais sont en hausse de 195 % sur un premier semestre 2009 historiquement bas. La performance des charbons est juste moyenne (+ 15 %), en raison notamment de la très faible activité de rechargement vers la Grande-Bretagne. Le plus inquiétant est peut-être le recul du transmanche (− 5 % à 5,68 Mt). La progression des passagers (+ 6 %) ne compense pas les 6 % de baisse des poids lourds (250 180 unités). Atones, privés du service direct Mærsk AE10 Chine Europe et d’action commerciale de l’opérateur, les conteneurs reculent de 6 % malgré des succès en shortsea.
Les Ports
La sidérurgie revient, les hydrocarbures s’effondrent
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