Le 9 juillet dernier, un an après sa réelle mise en service, Jean-Yves Le Drian, président de la région Bretagne, et Jacques Kuhn, président de la CCI de Brest, ont inauguré la forme de radoub no 1, élargie et modernisée. Construite dès 1903 et mise en service en 1912, cette Forme 1 est la plus ancienne du port de commerce de Brest. Affichant 225 m de longueur pour 27,60 m de largeur, elle a également été la plus longue forme civile d’Europe.
Configurée à l’origine pour accueillir des coques de navires en V, elle n’était plus adaptée aux navires modernes à la coque en U. De 24 bateaux accueillis en 1991, elle n’en a d’ailleurs reçu que 6 en 2006. D’où la cure de jouvence décidée par la CCI qui, en 1997, dans un contexte de restructuration des industries de la Défense, a privilégié cette solution face à deux autres alternatives: acquisition d’un dock flottant ou séparation modulable de la forme 3.
Entre la présentation du projet au contrat de plan État-région 2000-2006, treize années auront été nécessaires à cette modernisation qui a notamment consisté à élargir la Forme 1 de 7 m sur 180 m de sa longueur et surtout à la rénover et à la moderniser pour accroître son attractivité: radier et bajoyer nord refaits, fosse à sonar (22 × 4,20 × 2 m), dispositif de halage, nouvelle grue, refonte des réseaux électriques et incendie, systèmes de pompage, etc. Un investissement lourd de 18,53 M€ auquel ont participé la région Bretagne, l’Union européenne, le département du Finistère, la CCI de Brest, l’État et Brest Métropole Océane. « Avec cette réalisation, Brest veut conforter sa place de premier chantier français de réparation navale », ont souligné en chœur tous les intervenants.
En phase avec les objectifs visés
La Forme 1 n’a pas attendu son inauguration officielle pour accueillir ses premiers navires. Depuis le Thalassa de Genavir, premier navire à tester, en août 2009, les nouvelles installations, jusqu’au chimiquier Sechem-Defiance, à sec sur ses tins en mai et juin 2010, la Forme 1 a déjà vu passer huit navires sur son radier. Soit une occupation de 190 jours en moins d’un an d’activité. « Nous visions une dizaine de navires supplémentaires par an et sommes ainsi quasiment en phase avec nos objectifs », commente-t-on à la CCI de Brest. Une performance d’autant plus méritoire que le marché global de la réparation navale n’est pas au beau fixe. Les responsables portuaires de la CCI préfèrent pourtant rester prudents. « L’exploitation sur un an ne constitue pas un indicateur suffisamment pertinent pour tirer des plans sur la comète. »
Techniquement parlant, le site de la forme 1 a accueilli le MN-Eider, un navire de 158 m de long et 26 m de large qui a pleinement validé le gabarit projet de cette modernisation de la cale sèche. Pleinement fermé et sécurisé, il a également pu traiter le bâtiment hydrographique Borda-du-Shom et surtout le pourtant très discret Dupuy-de-Lome de la Marine nationale. En outre, le site rénové de la forme 1 a permis le regroupement d’activités et de services. Des sociétés comme Navtis ou Sobec ont rejoint la Sobrena pour former une sorte de village industriel dédié à la réparation navale.