« Cette décision n’insulte pas l’avenir. La porte est ouverte à plusieurs solutions et prend en compte les remarques du débat public qui a constitué un apport positif. » Le président du conseil de surveillance du grand port maritime du Havre (GPMH), Gilles Fournier, le dit d’emblée: le projet de prolongement du Grand canal demeure sur les rails. Et le début public, qui s’est déroulé il y a quelques mois, a permis de mettre en lumière un certain nombre d’inquiétudes. Aujourd’hui, en lançant des études complémentaires, le GPMH envoie donc un signe fort aux écologistes, qui redoutent ce chantier compte tenu de ses effets sur l’environnement, tout en affirmant sa volonté d’aller au bout du dossier, quitte à prendre le temps nécessaire.
Une première option est l’allongement du canal tel qu’il était prévu à l’origine du projet. Une deuxième, qui comporte trois solutions différentes, présente, selon la direction du port, « un aménagement de moindre impact, proposant une fragmentation dans l’espace et dans le temps de la future zone d’activités industrialo-portuaire, sur une surface totale équivalente à celle de la première option mais localisée en partie dans le marais de Cressenval, ce qui permettrait d’envisager la préservation de la majeure partie de la Mare-Plate », un lieu très sensible du point de vue de la préservation de la biodiversité et des zones humides.
Cette deuxième option comporte donc trois hypothèses: un tracé court permettant au Grand canal de se jeter en direct dans l’actuel canal Le Havre-Tancarville; le même tracé mais avec un nouveau canal creusé en parallèle de l’existant pour rejoindre l’écluse de Tancarville; l’utilisation de l’actuel canal Le Havre-Tancarville avec une solution qui consisterait à rehausser les ponts. Une solution longtemps préconisée par les défenseurs de l’environnement et qui trouve un écho au grand port maritime qui a décidé de la mettre à l’étude.
Selon les options – hormis celle qui utilise l’existant –, le prolongement du Grand canal représente un creusement sur une longueur de 3,5 à 8 km. Quant au coût des projets, il varie de 150 à 250 M€. Mais pour se jeter directement dans l’actuel canal Le Havre-Tancarville, le prolongement du Grand canal nécessiterait la modification de tracé de dix-sept pipelines. Soit un investissement d’environ 30 M€…