Le groupe Mærsk développe désormais une nouvelle stratégie qui englobe les deux ports du détroit, Algésiras et Tanger-Med. Mærsk Line a décidé de procéder à une répartition: le port marocain sera destiné principalement aux services qui uniront l’Orient avec l’Amérique et l’Europe tandis qu’Algésiras se spécialisera dans le transbordement des marchandises vers le Portugal, l’Espagne (y compris les îles Canaries), l’Algérie, la Tunisie et la Méditerranée occidentale.
Cette « division des tâches » contraint la filiale de manutention du groupe, APM Terminals, à Algésiras à modifier sa stratégie. Le plan « Dilemme d’Algésiras », centré sur la réduction des coûts, prévoit ainsi plusieurs volets. Le premier concerne une réduction des coûts de fonctionnement de la filiale. Le deuxième porte sur les droits portuaires que l’Autorité portuaire de la baie d’Algésiras (APBA) a promis de réduire « au maximum » pour ce qui est de l’activité de transbordement conformément aux dispositions de la nouvelle loi portuaire qui devrait entrer en vigueur prochainement.
Le plan table surtout sur une réduction du coût de la manutention, c’est-à-dire le coût de la main-d’œuvre. APM Terminals a demandé à renégocier la convention collective signée en 2008, une idée que les syndicats n’ont pas, a priori, rejetée à la condition que le volume d’activité soit garanti (comme c’est le cas actuellement). Les négociations devraient débuter en septembre mais promettent d’être difficiles. À Valence, les demandes de MSC en vue de réduire les coûts salariaux se sont heurtées à une opposition frontale et résolue du personnel de la manutention.
