Organisée tous les deux ans par le Grand Port maritime de Rouen GPMR), la « journée céréales » s’est tenue le 6 mai. Elle a été ouverte par André Laude, président du Conseil de développement du GPMR, directeur général du groupe Senalia.
Le GPMR a enregistré une excellente campagne céréalière 2008/2009 avec un volume de céréales exporté de 7,5 Mt, le meilleur chiffre de ces dix dernières années. Rouen a traité 55 % des exportations françaises. « La campagne 2009/2010 sera un peu en retrait, estime André Laude, mais ce sera une bonne campagne. Elle devrait atteindre 7 Mt. » Il a également souligné que « le port se trouve à une charnière de son histoire avec la finalisation de la réforme portuaire et le dépôt imminent du dossier d’amélioration des accès maritimes pour le lancement à l’automne de l’enquête publique ». Parallèlement, et par anticipation, le GPMR va rétablir le dispositif de bi-marée début 2011 qui permettra d’améliorer les performances à la sortie.
Philippe Chalmin, professeur à l’Université de Paris-Dauphine, président de Cyclope, qui animait cette journée, a brossé un panorama global de la situation actuelle des marchés. « Depuis le printemps 2010, la situation est relativement inquiétante avec des niveaux de prix très déprimés. » Les céréales ont diminué de moitié, ce qui explique la colère des céréaliers. Quelles perspectives pour 2010: au niveau mondial, on constate une baisse des surfaces en blé, alors que les superficies destinées à la culture du maïs (aux USA), notamment pour la production d’éthanol, connaissent un maintien ou un renforcement. En Chine se développe une politique de stocks. Philippe Chalmin rappelle également qu’il ne faut pas oublier… la météo.
Plusieurs exposés spécifiques ont été présentés au cours de cette manifestation. Bernard Chaud, directeur des projets biocarburants chez Tereos, a expliqué que ce secteur allait connaître un foisonnement de produits (éthanol, biomasse, bagasse, etc.). Plusieurs d’entre eux sont multi-usages. Cependant, l’évolution du secteur compte beaucoup d’inconnues: « Il faut aussi intégrer la progression de la population et l’évolution des coûts de l’énergie. » Pour sa part, Catherine Feuillet, directrice de recherche à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique), est intervenue sur le rôle de la recherche pour l’avenir de la sécurité alimentaire. Des recherches sont menées actuellement pour comprendre pourquoi les rendements ont ten- dance à diminuer en France depuis ces dix dernières années. Après avoir écarté tous les facteurs techniques, il apparaît que l’évolution climatique joue un rôle déterminant.