Le Grand Port Maritime de Bordeaux innove en matière de protection environnementale de son foncier. Il a signé, le 12 mai dernier, un partenariat renforcé de trois ans avec la Safer-Aquitaine-Atlantique. Cet organisme sous tutelle de l'État, présent sur toute la France, œuvre depuis sa création par le ministère de l'agriculture, il y a 50 ans, comme acteur foncier de politiques publiques attaché au développement de l'économie locale dans un cadre respectueux des ressources naturelles. Les relations, auparavant, entre le port et cette structure, s'avéraient timides, voire parfois conflictuelles sur l'estimation de valeurs foncières mises sur le marché par le port. La page est désormais tournée pour installer le dialogue grâce notamment à l'impulsion donnée par Marie-Luce Bousseton, directrice du GPMB et ancienne directrice déléguée à la Direction départementale de l'équipement de la Gironde, ex-fonction qui a joué dans cette alliance à la Safer. Selon Pierre Pouget, directeur général de Safer Atlantique, « ce partenariat concerne, sur un premier point, la veille foncière. La Safer comme le port aura un devoir de partager des informations sur tous les mouvements fonciers en cours pouvant intéresser l'un ou l'autre des partenaires ». Le deuxième point est la gestion temporaire par la Safer d'une partie du foncier. Sur les 2 500 ha que détient le port (dont 1 500 de foncier disponible), tout n'est pas utilisé. « Certains terrains pourraient ainsi être valorisés ponctuellement d'un point de vue agricole et environnemental. Cela permettrait, notamment, en augmentant sur ces terrains le cahier de charges environne- mentales, d'utiliser ces zones dans des politiques de compensation environnementale, par exemple de projets d'infrastructures routières ou ferrées. Cela pourrait concerner près de 400 ha, notamment entre Pauillac et le Verdon. Le port de Bordeaux, disposant d'autres surface par ailleurs, peut se le permettre », ajoute Pierre Pouget. Une collaboration verra également le jour autour d'études techniques sur les territoires à enjeux forts tel Blanquefort ou le Verdon, la Safer disposant de données sur la réalité des marchés fonciers. Le Port, avant ce partenariat, avait déjà initié ce type de démarche avec, par exemple, le plan de gestion de 2005 sur le Marais du Conseiller au Verdon et, toujours sur ce terminal portuaire, avec la démarche de gestion intégrée visant à un équilibre entre développement économique et préservation de l'environnement.
Les Ports
Patrimoine foncier: la Safer impliquée
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