Le projet de plate-forme trimodale en Lorraine avance doucement mais sûrement. Tout d'abord, le programme de rehaussement/démolition de dix ponts sur la Moselle conduit par VNF va s'achever cette année. Il permettra de remonter jusqu'à Metz avec trois couches de conteneurs 300 jours par an. Par ailleurs, les concessions de quatre ports publics lorrains (Nancy, Metz-Mazerolle, Nouveau port de Metz, Thionville) ont été alignées il y a deux ans, en vue d'un éventuel rapprochement des gestionnaires à l'horizon 2018. Enfin, un comité de pilotage travaille d'arrache-pied à l'aménagement des infrastructures portuaires. « Notre travail s'inscrit dans la droite ligne du courant qu'a voulu insuffler Nicolas Sarkozy lors de ses deux visites en Lorraine les 8 et 15 octobre », analyse Jacques Kopff, le directeur des Ports de Moselle.
Le plan récemment défini par l'État se décline en trois étapes: 2013-2020-2030 avec une enveloppe globale de 230 M€. « À l'horizon 2013, nous sommes déjà dans le concret. Nous devons répondre aux demandes d'industriels susceptibles de s'installer dans la région en réalisant des aménagements portuaires », poursuit le responsable des Ports de Moselle. Une étude de marché conduite par Contenair Terminal Services auprès des chargeurs régionaux devrait déterminer l'intérêt de transformer les installations portuaires pour accueillir des conteneurs. Ikea, qui dispose d'un centre logistique près de Metz (30 EVP/jour), pourrait être intéressé, de même que les céréaliers, sur le modèle des ports de Limay et de Rouen. Si l'option « conteneurs » se confirme, un terminal pourrait voir le jour à Metz, complété par deux plates-formes relais à Nancy et Thionville. Par ailleurs, Metz pourrait accueillir à l'horizon 2020 des entrepôts logistiques. « Nous devrons trouver un équilibre entre les trafics import/export et obtenir des aides publiques pour démarrer ce service », avertit Jacques Kopff. Celui-ci compte également sur le partenariat entre la Chambre de commerce et d'industrie de Moselle et la ville portuaire de Trèves pour muscler le service avec les trafics de Rhénanie-Palatinat et de Sarre.
