Le port cherche désespérément un surcroît de flexibilité

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L'excellent résultat trimestriel du trafic maritime ne doit par être un prétexte pour ignorer les véritables problèmes qui se posent à la communauté maritime et portuaire anversoise.

Car il n'y a pas que les conteneurs. Le trafic des diverses en conventionnel/breakbulk est tout aussi important, car il génère beaucoup plus d'emplois sur les quais, dans les entrepôts et à bord des navires. Depuis plus de deux ans, le patronat s'efforce d'obtenir une plus grande flexibilité du travail portuaire, mais les efforts sont restés vains. La crise économique a accentué les problèmes. Les trafics ont chuté considérablement et le nombre des dockers au chômage varie chaque jour entre 1 100 et 1 200. Les dernières négociations avec les syndicats des dockers se sont soldées par un échec. Toutes les propositions sont rejetées. Que demande le patronat? Entre autres, une réorganisation du travail, ce qui implique une réduction des équipes, selon les besoins – l'extension des ouvriers logistiques, qui travaillent dans les entrepôts et coûtent moins chers qu'un docker. Les syndicats font la sourde oreille. Anvers devient trop cher et certains de ses atouts, qui constituent son pouvoir d'attraction, perdent de leur effet.

Dans les faits, Rotterdam et Flessingue continuent de rafler des trafics. Rotterdam est de 25 % moins cher pour les fers et aciers. Flessingue est en général 15 % moins cher, mais sa productivité laisse à désirer. Anvers vient par exemple de rater un important contrat, portant sur 750 000 t de pâte à papier en provenance du Brésil. Le producteur Fibria (ex-Aracruz) a lancé un appel d'offres qu'ont remporté Flessingue et son manutentionnaire Verbruggen. La différence en leur faveur est de deux dollars la tonne. Ce n'est pas la première fois que le manutentionnaire anversois Westerlund, spécialiste des produits forestiers, perd de tels trafics, soit en faveur de Flessingue ou de Zeeebrugge ou les conditions de travail sont beaucoup plus souples. Dans le cas d'Anvers ce sont en fait toutes les composantes du coût d'escale qui sont à revoir: droits de port et de concession, coût du travail portuaire (trop taxé), remorquage… Pour le patronat la situation devient d'autant plus critique que le fonds de sécurité d'existence qui permet de compléter le chômage des dockers s'épuise alors que chaque mois 500 000 € sont prélevés. Enfin, une baisse continue du trafic des aciers est d'autant plus dangereuse que ce type de cargaison constitue souvent l'aliment de base de nombreuses lignes qui viennent à Anvers.

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