Le Port Autonome de Nouméa vit au rythme de son territoire. L’explosion l’an passé de la « bulle nickel » et la mise entre parenthèse du boum immobilier, le tout sur fond de crise financière, obligent aujourd’hui le Port autonome de Nouvelle-Calédonie (PANC) à rentrer dans le rang. Après une année 2008 déjà en baisse, l’activité portuaire 2009 perd à nouveau 6,7 % pour retrouver avec 4,6 Mt, des niveaux identiques aux années 2003-2005. Parmi les grands postes, les vracs solides baissent de 7,3 %, avec 3,1 Mt et les liquides de 8,5 %, avec 0,6 Mt.
Le nickel qui représente chaque année plus des deux tiers de l’activité portuaire, emporte dans sa chute la plupart des principaux trafics. Les tonnages de la SNL ont perdu 100 000 t dans le sens des entrées, pendant que les exportations de mattes et ferronickels baissent de 4 %. L’usine a également réduit ses approvisionnements de vracs solides (houille, soufre), qui avec la chute des matériaux de construction (sables, clinker) voit fondre 40 % de ses volumes à l’import.
Contrairement aux années précédentes, les marchandises diverses ne permettent pas d’inverser la tendance, le trafic dans ensemble perdant 3 %, avec 826 000 t. Après trois années fastes, le roulier voit disparaître 40 % de ses volumes, pendant que les trafics conteneurisés fléchissent également pour la première fois depuis longtemps. Le PANC a manutentionné 85 039 EVP (dont 34 100 vides) l’an passé, en baisse de 1,4 %, soit 1 000 boîtes de moins traitées sur les terminaux. Seules les sorties gardent un peu de vitalité, grâce aux exportations alimentaires de la Nouvelle-Calédonie. La réorganisation mi-2009 de la desserte régionale de l’armement hongkongais Swire, qui compte plus d’escales dans le Pacifique, ainsi que la concurrence accrue sur les axes australiens et néo-zélandais, expliquent ces résultats prometteurs, qui renforcent au passage le rôle régional du port de Nouméa.