Àl'issue du conseil de surveillance du 12 février, les présidents du directoire et du conseil de surveillance, respectivement Jean-Pierre Chalus et Pierre Klein, ont fait un point sur les avancées du port ligérien. Si le dialogue demeure, il reste réservé.
Jean-Pierre Chalus, arrivé au Grand port maritime de Nantes/ Saint-Nazaire depuis deux semaines, a pu vérifier la différence avec son précédent port, La Rochelle. Dans le port ligérien, la réforme avance mais à une vitesse plus réduite. Il arrive dans le port et semble reprendre une copie qu'il a connu dans le port charentais. « Nous sommes au milieu du gué », a déclaré le président du directoire. Un gué qui fut parfois difficile à franchir et Jean-Pierre Chalus a salué le travail accompli par Yves Gauthier. Les organes de gouvernance sont nommés à l'exception du directoire qui doit faire l'objet d'une décision dans les prochains jours. Points majeurs de la réforme, le détachement du personnel et le transfert des outillages sont toujours en négociation. S'agissant des terminaux, quatre ont fait l'objet d'un examen par la commission nationale d'évaluation. Un cinquième terminal n'est pas passé entre les mains de cette commission, son outillage étant déjà privé. Le port prévoit de soumettre au conseil de surveillance les protocoles pendant le mois de mars. Les signatures de ces conventions devant intervenir à l'automne pour être opérationnel dès le début 2011. L'aspect social est plus compliqué. La formule choisie par le port ligérien prévoit la création d'un groupement de salariés devant effectuer les tâches de conduite et de premier entretien des portiques. Le GPMNSN compte parmi ses membres 299 personnes par ces détachements. Sur ce nombre, 147 salariés sont directement concernés par la conduite et le premier entretien. Les entreprises ont prévu d'intégrer 86 personnes dans le groupement pour ces tâches. Les 61 restantes seront affectées au terminal de Nantes-Cheviré dont l'appel d'offres est en cours et pour Saint-Nazaire. La direction du port n'exclut pas que sur ces 61 personnes un certain nombre affecté au terminal de Nantes- Cheviré rejoignent le groupement.
La complexité de la question sociale
Le solde des 152 salariés est plus particulièrement destiné à prendre position dans la maintenance dont une partie devra demeurer dans le giron du port et l'autre affecté aux travaux des portiques transférés. « Ce dernier point est toujours en discussion et nous n'avons pas de visibilité sur la solution qui s'en dégagera », a continué le président du directoire.
Le sujet est plus délicat pour les discussions entre les opérateurs de terminaux et les partenaires sociaux. Yves Gauthier juge que les « torts sont partagés. Chacun attend l'autre. Les personnels pourraient montrer autant de vivacité à l'égard des opérateurs de terminaux qu'ils en ont fait preuve à notre égard. »
Enfin, toujours dans le domaine social les cadres du GPMNSN ont été les fers de lance d'une demande de ne pas être oubliés pendant les négociations de la convention collective. « Une réponse a été faite au niveau national d'inscrire dans la convention collective une annexe qui leur apporte des réponses. Nous sommes maintenant plutôt dans une phase d'apaisement », indique Jean-Pierre Chalus.
La réunion du conseil de surveillance du Grand port maritime de Nantes/Saint-Nazaire a porté sur l'axe 1 du projet stratégique : « Construire une offre logistique intermodale au service de la compétitivité du territoire atlantique ». Un volet qui se décline autour de deux actions. La première vise à la construction d'une logistique multimodale en prenant en compte les aspects des pré et des post- acheminements. La seconde action est destinée à mettre en place un terminal à conteneurs à dimension européenne. « Si nous souhaitons démarrer les travaux en 2013, nous devons lancer les premières procédures immédiatement », a indiqué Jean-Pierre Chalus. En 2010, le port prévoit de commencer les premières études environnementales, techniques et économiques. La saisine de la Commission nationale du Débat Public devrait intervenir à l'automne et le montage financier réalisé au cours de l'année. Ce terminal se réalisera en plusieurs phases. Il doit offrir un linéaire de quai de 1 500 m, dont les 650 m actuels sont intégrés, le déplacement du terminal sablier et celui du terminal roulier. Une reconfiguration totale du port pour obtenir, sur ce terminal à conteneurs un tirant d'eau de 15 m. Un projet évalué à 300 M¤ qui doit permettre au port ligérien d'offrir une capacité de 500 000 EVP par an en 2020, contre un trafic actuel de 140 000 EVP.
Ce premier volet du plan stratégique intègre aussi les autoroutes de la mer. « La date d'ouverture est repoussée au 30 mars. Nous sommes opérationnels pour recevoir les navires. Le décalage est surtout dû à des contraintes règlementaires », a rappelé le président du directoire. Les Parlements espagnols et français doivent procéder au vote de la convention internationale. Il ne restera plus que la gare maritime à construire. « Cet ouvrage n'est pas indispensable à l'ouverture de la ligne. Elle peut se pendant les premières rotations. »