Le Port autonome de la Guadeloupe a essuyé de nombreux coups de vents en 2009. De mouvements sociaux locaux à la crise économique mondiale, il a vu son trafic perdre 14,8 % pour se retrouver à un niveau inférieur à celui de 2000.
L'année passée n'a pas été à la hauteur des espérances, malgré les prévisions pessimistes établies dès les premiers mois par l'autorité portuaire. Le Port autonome de la Guadeloupe (PAG) termine 2009 avec une baisse de 14,8 % à 3,05 Mt. Un score qui rappelle des résultats de l'an 2000. Ainsi, après quatre années de hausse entre 5 % et 10 %, le port guadeloupéen a souffert. Plusieurs causes expliquent ce reflux. En premier lieu, les mouvements sociaux du début d'année dans les pays ultramarins des Antilles ont touché le trafic local. En second lieu, la crise économique mondiale n'a pas épargné les îles des Caraïbes. Au final, tous les postes affichent des baisses étalées entre 9 % et 19 %. Les diminutions les plus faibles se retrouvent dans les vracs liquides. Un phénomène qui tient principalement à l'arrêt des transbordements sur le port guadeloupéen effectués auparavant pour la Guyane. Une tendance qui n'inquiète pas outre mesure les autorités portuaires. Les trafics d'hydrocarbures en décembre « sont largement au-dessus de ceux observés les années précédentes », soulignent les autorités portuaires.
Pour les vracs solides, la réduction de trafic s'élève à 19 %. Si les céréales et les agrégats ont enregistré une hausse, les autres courants s'affaissent avec une mention particulière pour le charbon qui perd 31 %. Enfin, les marchandises diverses s'inscrivent dans cette tendance avec une baisse de 13,4 %. Le trafic conteneurisé affiche une diminution d'environ 17 % à 140 000 EVP. Le trafic de bananes en conteneurs s'est porté, pour sa part, plutôt bien. « Les efforts de la filière ont porté leurs fruits », note la direction du port. À fin novembre, le trafic de bananes est en hausse de 18 %.
Le port de la Guadeloupe continue d'investir sur l'avenir. Avec une enveloppe de 17 M¤, il a concentré ses efforts sur des travaux d'amélioration. Outre la voirie primaire, le port a construit un entrepôt logistique destiné aux produits sous température dirigée. Il a aussi reconstruit 12 hectares de terre-plein, dont la phase 1 est terminée et la seconde entrée en activité en novembre. Enfin, les zones d'ancrage du portique sont opérationnelles. Sur le port de Basse-Terre, la restructuration des quais et les réparations du quai après l'abordage par le Nicosia sont finis.
En 2010, le Port autonome de la Guadeloupe se met en ordre de marche dans le cadre de son plan de développement présenté en juin. Dès la première moitié de l'année, il présentera le dossier sur le terminal multivracs. Ce projet, d'un montant de 50 M¤, vise à réorganiser les trafics des vracs pour accueillir les navires de nouvelle génération dans les prochaines années. Dans son plan stratégique présenté en juin, le port se projette en 2020 et dresse un bilan prospectif des trafics de vracs. L'autorité portuaire prend en compte les aspects d'infrastructure, les superstructures étant pour leur part du domaine des opérateurs privés qui se verront concéder ce terminal. L'autre projet de grande envergure pour le port vise le terminal à conteneurs. Le débat public de ce projet doit démarrer en fin d'année 2010. Le port veut se placer comme un hub régional. « À l'horizon 2030, les perspectives d'évolution des trafics restent très engageantes au sein de la zone Caraïbe. Le trafic de conteneurs devrait continuer à croître, avec une prévision de +75,5 % sur la période. La hausse des trafics de transbordement est considérable (+ 135 %). L'évolution du transbordement devrait donc être supérieure à celle des trafics totaux de conteneurs dans la Caraïbe, note le port. L'évolution des installations du PAG est indispensable et urgente si l'on souhaite garder le même niveau de desserte et de qualité de service. La véritable question consiste à dimensionner le projet au vu des ambitions et opportunités pour la Guadeloupe de pouvoir capter une partie du trafic de transbordement. » Prendre cette position de port de transbordement s'accompagne donc de nombreux travaux dont le coût total est estimé à 250 M¤.
Enfin, en 2010, le port devrait poser la première pierre d'une réforme de sa gouvernance comme promis par le gouvernement.