La croissance de 15,3 % du port de Bayonne représente 571 777 t supplémentaires qui ont emprunté les installations des rives de l’Adour. Déjà, à la fin du mois d’octobre, le port affichait une progression de 9 %. Les dernières semaines de l’année ont su garder la vague pour surfer jusqu’au 15,3 % en un an.
Au chapitre des progressions de trafic se retrouvent les ferrailles en importation et les billettes à l’export. Celsa France a tourné sa logistique vers le maritime pour continuer d’exploiter ses installations, « parfois au détriment de la rentabilité », nous a confirmé un responsable du port. De plus, le soufre a gagné 26 % et les dérivés de pétrole ont augmenté de 17,3 %.
Si certains trafics ont vu leur volume augmenter, d’autres ont souffert de la crise. Ainsi, le maïs et les engrais ont été victimes d’une consommation plus intense en Espagne. Le marché ibérique a importé les produits par camion, tirant ainsi les trafics maritimes de Bayonne vers le bas. De plus, la baisse des cours du marché ont incité les opérateurs à stocker plus qu’à exporter. L’autre secteur en dégringolade est le pétrole brut. La source se tarit et le pétrole en sortie se raréfie. Enfin, les produits chimiques accusent un repli de 13,2 % en raison de la fermeture de l’usine de Célanèse. En 2010, l’arrêt de cette usine devrait se remarquer encore plus. En 2009, les résultats de Bayonne sont à mettre à l’actif de l’arrivée de nouveaux trafics. Le bois des Landes s’est élevé à 674 636 t. Le bois à Bayonne n’est pas une idée neuve. Depuis plusieurs années, il est en contact avec les sylviculteurs. La tempête Klaus qui a ravagé les Landes en décembre 2008 a donné un nouvel élan au port. Les opérateurs de la filière se sont tournés vers l’international et profité de la proximité du port basque. Le trafic a même dépassé les prévisions du port qui tablait sur 500 000 t exportées en 2009. « Nous avons su démontrer avec la Région et les manutentionnaires que nous pouvions investir pour venir en aide à la filière de la sylviculture. Nous avons embauché trois personnes supplémentaires pour assurer ce trafic. La réussite profite à tout le monde », indique Pascal Marty, directeur du port. Le gestionnaire du port n’en est pas resté là. Il a pris le marché des importations de ballast pour la ligne ferroviaire Bayonne- Hendaye. Arrivant par navire depuis l’Écosse, le ballast est criblé et nettoyé sur le port avant de rejoindre sa destination finale. Un trafic nouveau qui pourrait se pérenniser si la logistique maritime et ferroviaire se confirme pour les autres réfections locales de lignes.
Fort de ces premiers résultats, l’année 2010 s’annonce pour le port de Bayonne sous d’autres auspices. En premier lieu, les trafics de bois devraient commencer à se réduire à la fin du premier trimestre en raison de l’arrêt des aides européennes à ce secteur. Le trafic des ballast dépend en large partie de la décision du maître d’ouvrage. Dans le cadre de la nouvelle délégation de service public, la Région a demandé à la CCI d’axer le développement autour de trois axes: le développement de la valeur ajoutée industrielle. Le concessionnaire du port y travaille avec notamment l’installation du laminoir de Beltram, société italienne qui produira des brames d’acier. Le 29 janvier, les éléments du laminoir ont été livrés. Les premières productions doivent intervenir dans le courant 2011.
Le second axe de travail de la CCI de Bayonne pour le port vise la logistique et notamment le report modal. Quelque 27 ha sur le Banc Saint Bernard doivent permettre d’accueillir de nouveaux trafics notamment conteneurisés. La réfection du poste roulier doit aussi participer à ce développement de lignes régulières pour les marchandises diverses.
Le dernier axe de développement vise à une meilleure intégration du port dans la ville. À cheval sur quatre communes et trois départements, le port doit conserver poids économique tout en respectant la proximité des habitants.