Il est difficile de déroger à une tradition désormais bien ancrée comme celle des voeux de VNF à la filière. L'exercice s'est réalisé le 20 janvier à Paris en présence de Thierry Duclaux et Alain Gest, respectivement, directeur général et président de VNF. Avant d'aborder le bilan chiffré de 2009, Alain Gest a rappelé les grandes dates de l'année passée. Il est revenu sur l'adoption de la loi Grenelle 1, « qui a permis de confirmer le mode fluvial dans une dynamique vertueuse de développement durable. » La réforme des ports maritimes qui a « réaffirmé le potentiel de contributions des modes alternatifs. » Enfin, l'inscription dans le Plan de relance du gouvernement des projets fluviaux « démontrant ainsi la contribution significative du fluvial en tant que levier d'une nouvelle économie durable. »
Une baisse de 1,7 %
Passé ce bilan législatif, Thierry Duclaux a dressé un premier bilan provisoire chiffré du trafic fluvial n France. « Face à la crise mondiale le transport fluvial affiche une bonne résistance. La baisse n'est que de 1,7 % à 7,4 Md TK », a commencé le directeur général de l'établissement. Une diminution qui se remarque principalement sur les trafics internationaux dont les volumes perdent 14,3 %. À l'inverse, les flux domestiques progressent de 6,8 %. Thierry Duclaux a cependant souligné la bonne tenue des conteneurs. Après leur diminution de 15 %, ils progressent de 12 % et frôlent le record de 2007. Le retour de la croissance malgré les mouvements sociaux dans les ports est perçu, par Thierry Duclaux, comme « la bonne compétitivité du fluvial sur ce marché. » Pour réaliser ces chiffres et demeurer compétitif, les opérateurs ont dû consentir des efforts sur les taux de fret. « C'est une préoccupation que nous avons bien à l'esprit », a rassuré le directeur général.
En 2009, VNF a consacré une partie de son budget à l'amélioration des infrastructures. Bénéficiant du Plan de relance, VNF s'est principalement tourné vers la modernisation des barrages et des ouvrages. Par ailleurs, les grands travaux ont avancé. Le canal du Rhône à Sète a reçu sa déclaration d'utilité publique pour son passage à 3 000 t. Les débats publics de la liaison Saône-Moselle-Rhin et de l'élargissement de la portion entre Bray et Nogent-sur-Seine ont été inscrits dans la loi sur le Grenelle de l'environnement. « Enfin, a continué le directeur général de VNF, nous venons de mettre la dernière main au dossier de consultation des candidats pour Seine-Nord-Escaut. » Quant à voir le débat sur le dialogue compétitif s'amorcer, la date risque d'être plus éloignée. Le directeur de cabinet de Dominique Bussereau, Marc Hamy, a souligné dans son discours sa volonté de voir le financement des collectivités territoriales bouclé avant d'entrer dans cette nouvelle étape de la procédure. « Nous pourrons lancer le prochain tour de la consultation dès que l'accord des cofinanceurs publics aura été formalisé. Nous souhaitons que l'engagement des collectivités territoriales puisse intervenir dans les meilleurs délais afin de tenir le calendrier du projet que nous nous sommes fixés : un lancement des travaux dès l'année prochaine, pour une mise en service en 2015. » Il manquerait environ 200 M¤ sur les 3 Md¤ de la totalité du projet. « Une pendaison en bonne et due forme », a commenté un opérateur.
Garantir une offre de services optimale
Le réseau n'est pas tout. Alain Gest et Thierry Duclaux ont largement insisté sur l'offre de services aux clients. « Sur le réseau fret, nous devons garantir une offre de service 24 heures sur 24. Sur les voies touristiques, nous nous adapterons », a souligné le président. Pour Thierry Duclaux, il faut un réseau dédié au fret, comprenant le grand gabarit et le réseau Freycinet, en « ordre de marche. Il doit offrir un niveau de service optimal. » Le directeur général a souhaité une professionnalisation des métiers de la maintenance et de l'exploitation. Un projet qui suppose un investissement de 2,8 Md¤ sur les dix prochaines années. Il préconise une politique commerciale plus active : aider à la création d'entreprises fluviales, soutenir la dynamique portuaire, moderniser les interfaces dans les ports maritimes et lancer les plates-formes multimodales le long du canal Seine-Nord-Escaut. Le président de VNF, Alain Gest, a poussé le raisonnement plus loin. « VNF souhaite parallèlement créer en lieu et place du régime de concession existant, des sociétés portuaires associant les collectivités territoriales et garantissant une souplesse de gestion adaptée à l'évolution des marchés. » Au final, il s'agit d'un premier pas vers une réforme du système de concession des ports fluviaux.