Hormis le charbon pour les trafics énergétiques, et les céréales pour les autres trafics, le port de Nantes-Saint-Nazaire voit son activité fortement régresser. La crise économique y est pour beaucoup.
Avec un trafic de 29,8 Mt pour l'année 2009, Le port de Nantes-Saint-Nazaire retrouve son tonnage de 1999, soit une baisse de 11,4 % par rapport à 2008. Si, les conflits sociaux, lors du premier semestre, ont leur part de responsabilité, la crise économique mondiale est en grande partie responsable de ce recul. Même, si, comme le rappelle la direction du port, la baisse est moins forte que la moyenne des grands ports maritimes métropolitains qui est de 13 %. Le port ligérien garde sa quatrième place derrière, en France, Marseille, Le Havre et Dunkerque, et est à la 38ème place en Europe.
Tous les trafics, ou presque, sont touchés. Les trafics énergétiques représentant 70 % du trafic total accusent une baisse de 8,3 %. Soit une chute de 18,5 % pour le pétrole brut (7 585 000 t), une légère hausse de 0,3 % pour les produits raffinés (6 245 000 t), une baisse de 13,4 % pour le gaz naturel liquéfié (GNL). Seul, le charbon s'en sort avec une hausse de 31,5 %, (2 274 000 t). Plusieurs explications : « l'arrêt technique de la raffinerie de Donges en mars-avril, la baisse de consommation, le coût du raffinage en France, expliquent les baisses du trafic énergétique », estime Yves Gauthier, président du directoire par intérim*. « Le chiffre négatif des importations de GNL est dû essentiellement à l'ouverture du marché qui nuit aux contrats bilatéraux », constate Pierre Klein, président du conseil de surveillance. Quant à la hausse spectaculaire du charbon, elle est liée à la centrale thermique de Cordemais. « Elle a été très sollicitée pour répondre à la demande d'électricité. Cela devrait continuer cette année ».
Investissements records
Pour les principaux produits non énergétiques, seules les céréales (1 330 000 t) sont à la hausse, + 1,6 %. Les aliments pour bétail (1 772 000) baissent de 16,5 %. Les conteneurs (146 000 EVP pour 1 575 000 tonnes) reculent de 5,8 %. Le trafic roulier (380 000 t) régresse de 41,5 %. En grande partie, « La chute du trafic roulier, Montoir-Vigo, est due à l'effondrement des ventes d'automobile neuves en Espagne, et au Portugal, où la prime à la casse n'existe pas ».
Malgré tout, 2009, aura été l'année des records pour les investissements, soit 45 M¤. Ont été réalisés : la rénovation de postes pétroliers à Donges, le bouclage ferroviaire des terminaux, un quatrième poste roulier, etc. Pour l'année 2010, le port a prévu un budget de 40 M¤, au lieu des 50 M¤ initialement prévus. Aussi, l'agrandissement du quai du TMDC (terminal de marchandises diverses et conteneur) de Montoir est reporté. Le manque à gagner de 3,3 M¤, à la suite de la décision du conseil général de la Loire-Atlantique, de supprimer sa subvention (lire par ailleurs), « se comprend, sur le fond. Mais, d'un autre côté, le développement du port, c'est le développement du département, de la région. Il faudra compenser par l'emprunt », confie Pierre Klein.
Réforme portuaire
La réforme portuaire se poursuit. CGA et Cogemar devraient reprendre le TMDC ; Sonastock et les Ciments de l'Atlantique le poste 4 du terminal multivracs ; MTTM et Sea-Invest pour les autres postes du terminal multivracs ; Le cas du terminal charbonnier n'est toujours pas résolu. Les quais de Saint-Nazaire resteront sous la responsabilité du port. Les négociations pour les terminaux nantais, en dehors du terminal céréalier, ont échoué. Un nouvel appel à projet est lancé. Quant au transfert des personnels de manutention et de maintenance (294 employés), les discussions sont en cours. 86 personnes (grutiers, portiqueurs, agents de maintenance) devraient être transférées auprès par les entreprises ayant repris des terminaux. D'autres, devraient rejoindre les terminaux restants, après accord. Pour l'instant, la maintenance dite régalienne -entretien des dragues, des formes de réparations, etc, soit 140 personnes- restent dans le giron du port.