Le port de Rotterdam a réalisé un trafic de 385,5 Mt en 2009, soit une baisse de 8,5 % en un an.
Selon l'Autorité portuaire, les entrées ont diminué de 13 % à 272 Mt, mais les sorties ont augmenté de 4,9 % à 113,4 Mt. Tous les trafics ont chuté, sauf celui des produits pétroliers qui ont connu une hausse spectaculaire de 22,6 %. Hans Smits, directeur général de l'Autorité portuaire, estime que l'année 2010 ne sera guère différente et que la barre des 400 Mt pourrait être à nouveau franchie en 2011, ce qui représente une hausse de trafic supérieure à 3 %.
Vracs secs : - 29,4 %
Le trafic de vracs secs a baissé de 29,4 % à 67 Mt, dont 57,4 Mt (- 33,8 %) en entrée et 9,6 Mt (+ 17,3 %) en sortie. Celui du charbon a atteint 25,1 Mt (-12 %), dont 23,9 Mt (- 13,5 %) en entrée et 1,2 Mt (+ 38,4 %) en sortie. Pendant les premiers mois de l'année, les importations sont restées stables en raison de la rigueur de l'hiver et des contrats en cours. Ensuite, la consommation d'énergie, surtout de charbon, a diminué aux Pays-Bas et en Allemagne. Les entrées de charbon à coke ont chuté de 40 % à cause de la baisse de la production d'acier. Ce trafic devrait légèrement redémarrer en 2010 avec la reprise de l'économie et la fermeture d'une mine en Allemagne. Le trafic de ferrailles et de minerai a atteint 23,3 Mt (- 47 %), dont 20,1 Mt (- 50,8 %) en entrée et 3,2 Mt (+ 2,5 %) en sortie. La chute de la demande d'acier a conduit à la fermeture temporaire de nombreux hauts-fourneaux dans le Nord-Ouest de l'Europe et à une diminution du volume de minerai traité. Les hauts-fourneaux vont être réactivés en 2010, mais jusqu'à 80 % de leurs capacités. En conséquence, les importations de minerai pourraient remonter à 30 Mt. Les produits agroalimentaires (céréales, oléagineux et dérivés) sont tombés à 8,2 Mt (- 21,7 %), dont 6,8 Mt (- 21,5 %) en entrée et 1,4 Mt (- 22,6 %) en sortie. Les récoltes 2008-2009 en Europe ont été abondantes et ont réduit d'autant les importations, affectées aussi par l'interdiction du maïs transgénique et la réduction de la production de lait consécutive à la baisse de son prix. Les agriculteurs ont alors utilisé davantage d'herbe et de foin et ont moins acheté d'oléagineux. Enfin, les autres vracs secs ont totalisé 10,3 Mt (- 13 %), dont 6,5 Mt (- 31,2 %) en entrée et 3,7 Mt (+ 61,3 %) en sortie. Les principaux clients, à savoir les industries chimique et métallurgique, ont souffert de la crise économique.
Vracs liquides : + 1,1 %
Le trafic de vracs liquides a crû de 1,1 % à 196,1 Mt, dont 154,3 Mt (- 3,1 %) en entrée et 41,8 Mt (+ 20,1 %) en sortie. Celui du pétrole brut a été de 94,7 Mt (- 5,7 %), dont 94 Mt (- 6,1 %) en entrée et 750 t (+ 125,2 %) en sortie. La demande a en effet diminué et les marges de raffinage ont chuté, entraînant une limitation inévitable de la production. Rotterdam compte sur la solidité de sa pétrochimie et anticipe une augmentation des marges de raffinage pour contrebalancer l'importance des stocks et la hausse modeste de la demande des pays de l'OCDE. Les produits pétroliers ont augmenté de 22,6 % à 71,8 Mt, dont 42,2 Mt (+ 16,6 %) en entrée et 29,5 Mt en sortie correspondant à une croissance de 32,2 %, la plus grande jamais réalisée par le port. Celle-ci est attribuable aux deux tiers au trafic de carburant diesel, plus cher sur l'année que celui disponible aux prix spots (contango). La différence de prix selon les régions, hors coûts de transport, a attiré des arrivages d'Asie, de Russie et d'Amérique. Enfin, la construction d'une jetée supplémentaire et une plus grande capacité d'entreposage ont permis de traiter davantage de cargaisons.
Le trafic des autres vracs liquides a baissé de 15,5 % à 29,6 Mt, dont 18,1 Mt (- 21 %) en entrée et 11,5 Mt (- 5,1 %) en sortie. La baisse de 20-30 % de la production de l'industrie chimique en est la cause principale. Le trafic des huiles végétales a repris grâce aux achats d'huile de palme par les raffineries, car les flux d'huiles de soja, de tournesol et de graines de colza ont diminué. Ceux de biocarburants (biodiésel, éthanol et ETBE) ont également baissé. La maigre récolte de sucre du Brésil a réduit ses exportations d'éthanol, compensées par des importations d'Espagne et de France via Rotterdam. Les mesures européennes de restriction du biocarburant américain B99 mix ont relancé l'importation de biodiésel argentin.
Marchandises générales : - 7,5 %
Le trafic de marchandises générales a baissé de 7,5 % à 122,3 Mt, dont 60,3 Mt (- 10 %) en entrée et 62 Mt (- 4,8 %) en sortie. Celui des conteneurs a diminué de 6,3 % à 100,3 Mt, dont 47,9 Mt (-9,4 %) en entrée et 52,4 Mt (- 3,3 %) en sortie. Vu que Rotterdam a traité moins de boîtes vides, la baisse d'unités a été de 10 % à 9,8 MEVP. Le port profite surtout du trafic entre l'Europe et l'Asie des services combinés des armements, qui utilisent des navires de plus en plus grands pour réduire leurs coûts. Il tire profit de sa situation géographique, son tirant d'eau, la desserte de son hinterland et ses tarifs. Cependant, la crise a particulièrement touché les flux vers la Grande-Bretagne, l'Irlande et l'Espagne ainsi que ceux sur le continent américain. Mais, les trafics feeders sur la Baltique, connectés aux grands services sur l'Asie, se portent bien. Le trafic roulier, concentré sur la Grande-Bretagne, a connu une baisse de 10,6 % à 16 Mt, dont 8,05 M t (- 10,6 %) en entrée et 7, 95 M t (-10,6 %) en sortie. La dépréciation de la livre par rapport à l'euro a aggravé les conséquences de la crise. De plus, la mer du Nord se caractérise par une sévère concurrence entre les services de ferries et conteneurisés ainsi que le tunnel sous la Manche. Toutefois sur le long terme, la préparation des Jeux olympiques de Londres devrait inciter Stena et Cobelfret à investir en matière de capacité.
Enfin, les autres marchandises générales ont diminué de 16,3 % à 6 M t, dont 4, 3 M t (- 15,2 %) en entrée et 1,7 M t (- 19 %) en sortie. Ce trafic, constitué à 70 % d'acier et de métaux non ferreux, alimente surtout les secteurs du bâtiment et de l'automobile, très touchés par la crise.