En mission d'affaires au Maroc du 5 au 8 décembre avec une délégation d'élus et de chefs d'entreprises, le président de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche (divers gauche), a visité le port de Tanger Med et la zone franche logistique MedHub. « Un trafic très important en provenance de l'Asie, qui partait auparavant vers l'Atlantique, sera fixé par ce port de dimension mondiale, a déclaré le 9 décembre, lors d'une conférence de presse organisée à Montpellier, François Commeinhes, maire de Sète. Le développement de cet outil doit être une vraie opportunité pour le port de Sète. »
Tanger Med sera en effet progressivement utilisé pour la desserte de l'Europe. La troisième tranche est prévue vers 2 015 (la première est déjà livrée), ce qui portera la capacité du port au-delà de huit millions de conteneurs, « soit presque trois fois la capacité actuelle du port de Barcelone », a commenté Gérard Maurice, président du Conseil économique et social régional.
« Nous espérons bien grappiller une partie du trafic de Tanger Med au profit du port de Sète, a résumé Georges Frêche. Nous avons pris langue avec les autorités au tout début, ce qui nous place en bonne position pour la suite des négociations. Pour l'heure, rien n'est signé, c'est trop tôt, mais nous sommes bien placés. Nous avons cependant besoin de centaines d'hectares autour de Sète. »
La « Hallal road »
« Tanger Med n'est pas qu'un terminal conteneurs, c'est aussi un terminal roulier et passagers, a précisé Jean-Loup Bertret, directeur du port de Sète. Le terminal passagers devrait entrer en service en avril 2010 pour les lignes actuelles - Comarit et Comanav -, mais aussi pour la nouvelle ligne opérée par l'italien Grandi Navi Veloci, qui devrait démarrer dans le courant du 1er trimestre 2010. Grandi Navi Veloci, ce n'est pas seulement du passager sur du car-ferry traditionnel, c'est aussi du fret roulant, segment que l'on compte développer. Ça sera une sorte d'autoroute de la mer, car ça sera autant de camions qui ne traverseront pas l'Espagne. »
Autre projet en cours sur le port de Sète : le terminal fruitier de GF Group. « Agrexco en sera le principal client au démarrage, a poursuivi Jean-Loup Bertret. Ce terminal a vocation à avoir d'autres clients, et le Maroc est un très gros producteur de fruits et légumes... Il y a du potentiel de ce côté-là. Le conteneur nous intéresse aussi, puisque GF Group va relancer l'activité conteneurs sur le port de Sète. Les porte-conteneurs de très grosse dimension ne toucheront bien sûr jamais Sète. Par contre, ils touchent Tanger. On pourrait connecter Sète à Tanger avec une ligne feeder. Ça fait partie de nos ambitions. Enfin, nous traitons sur le port de Sète depuis trois ans des voitures neuves (pour les préparer et les expédier sur le marché européen, ndlr), de Renault, Hyundai et depuis quelques semaines Toyota. La création de la méga usine de Renault-Nissan dans la zone franche de Tanger Med entraînera des réimportations sur la France. On espère bien qu'elles transiteront par Sète pour cette partie de l'Europe. »
Jean Prevost, directeur de l'innovation du groupe Casino, a confirmé le projet d'implantation d'une plate-forme d'importation de viande hallal sur le port de Sète. « Le port de Sète fera partie de notre «hallal road». » Pas tout de suite cependant : « Les abattoirs marocains doivent être mis aux normes européennes, il y en a pour environ deux ans de travaux. » L'ambition est d'alimenter le marché européen depuis le port de Sète, a affirmé Georges Frêche.