Quatre semaines après la clôture du débat public sur le projet Calais 2015, le président de la CCI Jean-Marc Puissesseau, accompagné d'une bonne dizaine de responsables d'entreprises dépendantes (commerce, tourisme), partenaires ou clientes (industrie, prestataires portuaires) du port, a voulu apporter quelques commentaires supplémentaires devant la presse. « Nous avons engagé cette réflexion en 2003. J'espère après la conclusion du débat que nous pouvons raisonnablement voir les débuts des travaux en 2013, et la première entrée de navire fin 2015 », a confirmé Jean-Marc Puissesseau. Le président calaisien a martelé : « Si on critique le projet Calais 2015, c'est qu'on est contre Calais. » Cela, parce que dans une ville où le taux de chômage approche 17 %, le port est l'une des rares chances de développement prouvées.
L'une des critiques adressées au projet est le doute porté sur les hypothèses de trafic, qui prévient une hausse de 1 à 2 % par an pour le fret d'ici 2030, alors que le contexte aujourd'hui est morose. Mais « ces prévisions [...] s'appuient à la fois sur des perspectives raisonnables de fin de crise et sur la constatation d'un taux de croissance de la population sensiblement plus fort au Royaume-Uni que dans la moyenne des pays de l'Union européenne ». De plus, « même si le trafic restait étale, le projet devrait être réalisé », en raison de l'évolution de la flotte. Les premiers navires de 210 mètres de P&O sont en construction. Calais « port compact » évoluera dans des dimensions et à un coût (400 M¤) « modestes par rapport à bien d'autre projets européens ». Calais 2015 peut-il concurrencer Dunkerque, alors qu'un cahier d'acteurs du Conseil de développement du port nordiste pose des questions dans ce sens ? Le projet est adapté à des navires rouliers, « non à des porte-conteneurs de plus de 300 m », balaye le président Puissesseau.