Depuis le mois d'avril, les poissons de roche sont dérangés par les travaux de confortement de la partie extérieure de la digue du large où ils trouvaient refuge.
Pour l'instant, 50 m seulement sur les deux kilomètres prévus (la digue en comporte 7 au total) ont fait l'objet d'une réfection. Les travaux, qui dureront jusqu'à fin 2013, devront consolider les sections les plus fragilisées de la partie centrale de la digue construite entre 1844 et 1930. Le chantier, qui va durer cinq ans, coûtera 20 M¤, dont 4,5 M¤ apportés par l'État dans le cadre du plan de relance de l'économie.
Entre puzzle et jeu de Légo
« Jusque-là, pour pallier l'érosion qui faisait basculer les blocs de béton de chaux de l'époque, nos équipes remettaient des roches, un vrai travail de Sisyphe », explique Patrick Laborde, responsable de la maintenance des ouvrages des bassins Est au GPMM. Le programme engagé est garanti « pour durer vingt ans sans intervention ». Une expertise complète de l'ouvrage a été conduite en 2007 à base de calculs mathématiques, et une vérification en bassin de simulation effectuée à Sophia- Antipolis. Le réenrochement du talus sur une hauteur de 8 à 9 m a été soigneusement programmé. « Chaque jour, trois camions effectuent deux rotations sur les carrières de Brignoles et de Châteauneuf-les-Martigues pour nous emmener 25 cailloux. » Ces « cailloux » sont en fait des blocs de calcaire pesant entre 8 et 12 t dont la résistance a été auparavant testée.
C'est eux qui affronteront la sape de la houle. Soigneusement déposés suivant leur forme, ils constituent l'assise stabilisée des blocs de béton de 52 t remis à niveau. Entre puzzle et Légo géant, les travaux sont menés par la société locale Jean Negri au moyen d'une grue terrestre de 52 m de haut, côté digue, et d'une barge, côté mer, pour aider à la manutention des blocs de béton.