Le 6 décembre,une délégation d'élus provençaux s'est rendue à Alger. Conduite par Michel Vauzelle, président de la Région PACA, elle comprenait Jean-Noël Guérini, président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, d'Eugène Caselli, président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, de Roland Blum, député UMP et premier adjoint à la ville de Marseille et de Jacques Pfister, président de la CCI Marseille-Provence. La mission éclair a été jugée « très positive ». L'amorce de la rencontre avec Ahmed Ouyahia, Premier ministre algérien, était d'assouplir les formalités à l'export durcies par la loi de finances complémentaire adoptée cet été par Alger et qui avaient fortement impacté le port de Marseille. « Cette réunion de diplomatie participative a été de très haut niveau, a expliqué Michel Vauzelle, président de la Région PACA, à son retour. On a expliqué au Premier ministre qu'on respectait les mesures prises et qu'on était venu en frères. Il nous a d'ailleurs reçus comme tels. Nous avons intérêt à nous parler même si le climat entre les deux États n'est pas au beau fixe. Il nous a reçus car il a bien conscience de l'importance des échanges entre l'Algérie et la Provence. »
Résultats de l'entrevue, la création de deux groupes de travail : l'un entre le Port de Marseille-Fos et le Port d'Alger et les autres ports algériens « destiné à développer et à amplifier les échanges maritimes », l'autre entre la CCI Marseille-Provence et la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) « pour des échanges entre les PME provençales et algériennes ». La délégation a été entendue avec intérêt sur son objectif de créer « une Maison Marseille Provence » à Alger « qui servirait à la fois de centre d'accueil des entreprises provençales et de lien entre les deux villes ». « L'objectif étant à terme d'aider les PME et les porteurs de projets provençaux à pénétrer le marché algérien et d'offrir aux collectivités une représentation à Alger ».
Plus concrètement, l'idée que la Banque centrale d'Algérie ouvre un bureau de représentation à Marseille qui pourrait être tenu par la Société générale, qui est candidate, a été développée devant le Premier ministre algérien. « Ces bureaux pourraient accueillir les entreprises algériennes qui travaillent en France et aider les entreprises françaises désireuses de travailler en Algérie. Cette représentation pourrait donc générer un flux financier entre les deux pays. »
Enfin, et plus curieusement pour une mission à but économique, la délégation provençale a proposé à l'Algérie de s'associer, via des programmations, à l'événement « Marseille capitale européenne de la culture en 2013 ». Il est vrai que la préparation de l'événement unit les forces politiques et économiques marseillaises. Et puis la culture passe à travers les nouvelles règles douanières auxquelles les entreprises provençales se seraient, paraît-il, déjà adaptées.