Le port mise sur l'atout maître de son polder

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Dans un contexte global assez morose, Brest s'en tire bien et pousse ses pions en mettant en exergue la recherche d'activités à valeur ajoutée.

Fort d'un port militaire, d'un port de commerce, du premier site français de réparation navale, de deux grands ports de plaisance et d'un port de pêche qui veut s'affirmer, Brest vient d'accueillir les cinquièmes Assises de la Mer (voir notre article p. 8), qui vont lui donner une place de choix dans les énergies marines renouvelables. Mais le port du ponant n'a pas attendu cette bonne nouvelle pour faire valoir ses atouts et pousser ses pions. Brest a su avec patience et entêtement mener sa barque, augmentant ses trafics de 75 % en 20 ans. Sans la succession d'hivers doux qui ont freiné les trafics d'hydrocarbures et la grippe aviaire qui a plombé les expéditions de volailles congelées il y a quelques années, le port aurait même probablement franchi la barre des 3 Mt, alors qu'il n'affichait qu'1,5 Mt en 1989. Ce n'est vraisemblablement que partie remise puisque, dans un climat excessivement morose, Brest a pourtant fait 1 % de mieux à fin octobre de cette année. Dévoilé en 2006 par la CCI, le schéma de développement à long terme affichait l'ambition de dépasser les 5 Mt en 2020. Si les épisodes qui ont marqué la passation de l'État à la Région Bretagne, puis la confirmation de la CCI dans son rôle de gestionnaire, risquent de bouleverser un peu le calendrier, ce schéma de développement reste pourtant d'une brûlante actualité.

Le glas de la déconstruction des navires ?

Encore légèrement sous-exploité (passerelle ro-ro notamment), le très bel outil que constitue la plate-forme multimodale pourrait prendre toute sa valeur dans les trafics maritimes intra-européens. La CCI est en effet convaincue que Brest a une place stratégique à prendre dans le domaine des autoroutes de la mer, appelées à se développer dans le futur. Une compensation en quelque sorte à la situation très excentrée du port du Ponant qui deviendrait alors un avantage.

La cinquantaine d'hectares du polder constitue un autre atout pouvant permettre au port de commerce de s'agrandir. Pour les gestionnaires du port, cette réserve foncière serait même l'atout-maître de Brest qui, bénéficiant de ce polder, serait le seul site portuaire breton à jouir d'un tel potentiel de développement d'activités. Et les discussions sont déjà largement entamées concernant son aménagement et les financements de cette réserve foncière qui, dans un premier temps du moins, viserait le nouveau créneau des activités d'énergies marines renouvelables.

Évidemment, toutes les associations militant pour un site de déconstruction navale français veulent y voir l'espoir d'une implantation brestoise. Mais la CCI campe sur des positions plusieurs fois affirmées. Ne recherchant que des activités à valeur ajoutée, elle exclut d'emblée ce type d'activité. Quant à la Marine, si elle veut bien, à titre très occasionnel, prêter le bassin n°4 du fond de Penfeld, elle souligne avoir besoin de cette forme de radoub pour l'entretien de sa flotte. Deux positions bien tranchées qui semblent à l'évidence sonner le glas d'une activité pérenne de déconstruction navale à Brest.

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