La flexibilité du travail revient sur les quais scaldiens

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L'échevin du port d'Anvers, Marc Van Peel, a fait sensation sur la scène maritime et portuaire locale en déclarant que le travail portuaire devait être plus flexible pour être plus efficace. Le port a au cours des dernières années, perdu des trafics, tendance qui s'est fortement accentuée avec la crise économique. Une partie de cette érosion est due à une rigidité excessive du travail portuaire. L'échevin, conscient du fait que pour récupérer les trafics perdus, le port devra faire preuve de plus de compétitivité, en appel aux syndicats afin qu'ils revoient les conditions du travail portuaire, ce que demande le secteur privé depuis des années, sans succès. La direction du port de son côté fait un effort en gelant ses tarifs de droits de port et de concession pour l'exercice 2010. Pour les diverses il y aura même une réduction de 10 %. Selon l'organisation patronale, il est donc impératif que les syndicats fassent également preuve de souplesse et ce dès le 1er janvier prochain. La réalité est simple : Flessingue, qui a déjà pris des trafics de produits forestiers et autres conventionnels, est de 30 % moins cher. Rotterdam de 15 %. Deux manutentionnaires belges, Zuid Natie et Sea Invest, vont mettre en service à la fin de l'année prochaine un nouveau terminal à marée mixte conteneurs et convetionnel à Flessingue, où les coûts opérationnels seront de 20 % moins élevés qu'à Anvers, mais en réalité il s'agira de 15 % seulement, car la productivité dans ce port est moins élevée qu'à Anvers. Les manutentionnaires anversois veulent une revue complète de la composition des équipes, la possibilité de les constituer en fonction des besoins réels, la possibilité d'avoir des demi-shifts. Fini de payer des prestations qui ne sont pas faites. La qualité du docker n'est pas mise en cause, car toujours considéré comme le meilleur en Europe. C'est son utilisation qui doit être revue. Et le malheur veut qu'une taxation excessive du travail le rende assez cher. Les réactions syndicales témoignent d'un certain degré d'intelligence : « Si la direction du port peut réduire de 10 % ses tarifs pour des entreprises qui font quand même du bénéfice, nous ne sommes pas prêts à réduire nos équipes de deux à trois hommes ». Nul n'ignore que sans bénéfices il n'y a pas d'investissements. Il est vrai que la situation parmi les dockers est difficile. On enregistre chaque jour au local d'embauche entre 1 200 et 1 600 dockers au chômage, toutefois un fonds de sécurité alimenté par le secteur privé permet de compenser le manque à gagner. Les syndicats ne réalisent pas que si les choses ne changent pas des trafics ne reviendront pas et un important chômage persistera. Toutes les négociations entamées par les manutentionnaires avec les syndicats restent sans résultat, à l'exception de menaces de grèves, alors qu'il n'est pas question de modifier le statut du docker. À l'heure de la réforme des ports français, alors qu'ils retrouvent progressivement une compétitivité, force est de constater qu'une situation inverse se développe à Anvers. D'aucuns dans certains milieux anversois en arrivent à se demander si leurs syndicats n'ont pas contracté le « virus cégétiste ».

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