Alger durcit ses règles d'importation

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Le port de Marseille devra se faire au durcissement des règles de ses importations décidé cet été par le gouvernement algérien. C'est, en substance, le message qu'a fait passer fin octobre l'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, en visite à Marseille. Tout en appelant à « ne pas baisser les bras » dans les relations économiques entre les deux pays, l'ambassadeur a conseillé de « s'adapter aux nouvelles mesures, envisager l'avenir. Il ne faut surtout pas faire la leçon aux Algériens, ce serait très mal venu de la part des Français. Au-delà de ces difficultés immédiates, il faut regarder le verre à moitié plein et pas le verre à moitié vide, il faut montrer aux autorités algériennes que Marseille et sa région ont des intérêts supérieurs qui l'emportent sur ces difficultés », a-t-il insisté.

Peu après, on apprenait que le Premier ministre algérien allait recevoir « dans les semaines à venir » une délégation extraordinaire d'élus provençaux. « J'en suis très heureux et nous aurons ainsi l'occasion de présenter au Premier ministre algérien nos projets pour encourager les échanges entre l'Algérie et Marseille dans un intérêt partagé et notamment le projet d'une Maison de Marseille-Provence », commentait aussitôt Michel Vauzelle, président de la Région PACA qui doit conduire une délégation marseillaise en Algérie. D'abord annoncée pour fin octobre, la rencontre devrait donc avoir lieu avant la fin de l'année.

Donnera-t-elle des résultats concrets ? Les revenus en hydrocarbures de l'Algérie se sont effondrés de près de moitié depuis le début 2009 déséquilibrant encore plus sa balance commerciale. Cette chute coïncidant avec une augmentation forte des importations a confronté le gouvernement algérien à un risque de déficit budgétaire.

À partir de ces données, on voit mal comment le gouvernement algérien pourrait faire marche arrière. D'autant que, mêmes contraignantes, les mesures de la loi des finances assainiraient des échanges marqués par de petits trafics entre les deux rives. Jaap van den Hoogen, directeur de l'agence marseillaise de la CMA CGM, se réjouit plutôt de la décision algérienne. « Nos relations maritimes avec Alger n'ont pas été affectées, bien au contraire ». Face aux « gros » de la place, ce sont les petits transitaires qui ont pâti de la nouvelle exigence. Ou ceux qui profitaient d'un trafic « monocolore ». La décision d'interdire l'importation des engins de travaux publics d'occasion, « pièce maîtresse » des échanges entre les deux pays selon l'UMF, concerne ainsi d'importantes entreprises de levage et de BTP de la région. Ce que confirme Christian Jacques Vernazza, président de Mediaco qui réalise 4 % de son chiffre d'affaires avec l'Algérie en s'étonnant qu'un pays puisse mettre « un embargo sur du matériel d'occasion ». Il y a quelques années, l'Algérie avait fait de même avec les voitures d'occasion, ce qui avait provoqué à l'époque un tollé. Depuis, les exportations de voitures neuves ne se sont jamais aussi bien portées.

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