Le mois de septembre a été favorable aux trafics conteneurs (+12 %), vracs liquides (+46 %) et vracs solides alimentaires (+19 %). Côté passagers, les croisières poursuivent leur ascension avec une hausse de près de 50 %. Par contre, les hydrocarbures connaissent une baisse particulièrement sévère de 38 %, conséquence de l'accident du pipeline SPSE. En cumul annuel, l'activité portuaire peine à se redresser avec un recul de 15 % par rapport à 2008.
Marseille-Fos n'est pas décidé à se laisser mettre en boîte. À la fin 2009, il risque de renouer avec le million d'EVP, une barre atteinte en 2007 pour être aussitôt rabaissée l'année suivante. Mieux, il pourrait faire partie de la très petite liste des ports européens dont le trafic conteneurisé a progressé dans le contexte de crise internationale des échanges maritimes. Les statistiques de septembre indiquent une dynamique qui ne se dément pas avec un bond entre 9 et 12 %. Après 9 mois d'exercice, le port comptabilise plus de 660 000 EVP et une croissance de 5 %. Cela malgré les mouvements de grève intervenus au printemps sur le terminal de Mourepiane et le coup de frein donné aux exportations vers l'Algérie, partenaire majeur des bassins de Marseille.
À vrai dire, le durcissement des mesures douanières algériennes et la baisse des échanges intra-méditerranéens ont surtout impacté le roulier (-9 % sur 9 mois) et plus généralement le conventionnel (-37 %) qui ne se remet pas de l'activité ralentie de l'usine sidérurgique de Fos ArcelorMittal. Victimes collatérales, les bassins de Marseille subissent une baisse cumulée de 24 %. Au final, le trafic des marchandises diverses régresse de 7 % à 10,79 Mt . Un moindre mal après un premier trimestre qui avait dévissé de 25 %.
Année noire pour les hydrocarbures
2009 sera une année noire pour le trafic hydrocarbures : arrêt du principal tuyau du SPSE après une fuite, incidents et arrêts techniques des principales raffineries connectées à Fos, notamment à Feyzin et Carling. Depuis janvier, 4,4 Mt ont été perdues laissant le cumul à 43,55 Mt (-9 %). Septembre a été pire qu'août avec une baisse sans précédent de 46 % des importations de brut essentiellement due à l'accident du pipeline SPSE. Une situation qui pourrait ne pas s'améliorer avant la fin de l'année. Les raffinés, affectés par une activité économique ralentie, baissent de 17 % ce mois-ci. Le GNL reste le seul segment à bénéficier d'une hausse depuis le début de l'année avec une activité supérieure de 16 % à celle de 2008.
Le recul cumulé des vracs
Les vracs liquides se font, au contraire, plus consistants. Septembre se présente comme l'un des meilleurs mois de l'année avec une hausse mensuelle de 47 % portée par les biocarburants (+76 %) et autres vracs chimiques (+38 %). Ce bon résultat ne permet pas d'effacer un cumul en retrait de 17 % avec 2,27 Mt.
Côté vracs solides, les importations de matières premières sidérurgiques semblent avoir cessé de se dégrader depuis août ; le redémarrage du second haut-fourneau d'ArcelorMittal permet même d'envisager une légère reprise. La belle progression des vracs agroalimentaires qui gagnent 48 % sur 9 mois. Ce qui n'empêche pas, à fin septembre, le trafic général des solides d'avoir fondu de 5 Mt (ou de 51 %) par rapport à 2008, avec un cumul de 5,16 Mt.
Quant à l'activité passagers, la desserte de la Corse et les croisières ont tiré parti du mois de septembre avec une hausse respective de 7 % et de 49,4 %. Par contre, les lignes régulières vers l'Algérie et la Tunisie reculent toujours, directement concurrencées par l'aérien qui enregistre une hausse de 10 % au moment où les liaisons maritimes en perdent autant. Avec un cumul de 1,76 M de passagers, les gares maritimes progressent de 3,2 % depuis le début de l'année, la croisière représentant désormais 28 % des flux.
