La construction du terminal méthanier Rabaska sur l'un des plus beaux sites du fleuve Saint-Laurent, à quelques kilomètres de Québec, est de plus en plus incertaine. Le consortium Rabaska, constitué au départ de GDF Suez, Gazprom (Russie), Enbridge (Canada) et Gaz Métro (Québec), est à l'origine de ce vaste projet de port méthanier. L'investissement est de 840 M$ canadiens (560 M¤). Rabaska doit être opérationnel en 2014. Coup de théâtre à la fin juin, lorsque Gazprom a annoncé qu'il se retirait du projet, sans donner plus d'explications. La déception est de taille pour le gouvernement québécois. Sans le gaz naturel liquéfié russe, l'avenir de Rabaska est sérieusement compromis. Si le ministère des Ressources naturelles du Québec s'est voulu rassurant, l'opposition s'est empressée de dire qu'il s'agissait « d'un clou de plus dans le cercueil de Rabaska ». Initialement prévu pour assurer le futur énergétique du Québec, Rabaska a eu du mal à faire la preuve de sa nécessité. Il s'est surtout heurté à une forte opposition de la population de la Belle province, qui s'inquiète de l'impact du futur terminal méthanier sur la santé publique. Un collectif d'auteurs québécois a écrit un livre-charge : Rabaska, autopsie d'un projet insensé. Rien n'est joué. Début octobre, la direction de Gazprom s'est réunie. Elle envisagerait de nouvelles orientations stratégiques. D'aucuns espèrent déjà un retour du géant russe dans le projet Rabaska.
Les Ports
Rabaska, un projet incertain
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