En permettant une mise en fonction provisoire du terminal méthanier de Fos-Cavaou, la préfecture des Bouches-du-Rhône déjuge-t-elle le tribunal administratif de Marseille ? Ce dernier avait annulé le 3 juillet l'arrêté préfectoral autorisant l'exploitation du nouveau terminal de la Société du Terminal Méthanier de Fos Cavaou (70 % Elengy, filiale de GDF-Suez, et 30% Total). Un nouveau dossier présenté entre-temps a dû éclairer certains points mis en avant par le recours d'associations de défense de l'environnement, notamment des lacunes en matière sismique dans l'étude d'impact et de risque de l'installation. Suffisamment pour que le Préfet signe le 6 octobre, l'autorisation des essais de mise en service du terminal méthanier, et son fonctionnement à 20 % de sa capacité d'émission.
Ce demi-feu vert est une mesure transitoire qui dégèle la situation. Au bout de deux ans de reports, le premier navire méthanier destiné à la « mise en froid » des installations est annoncé pour la fin de ce mois. Un test grandeur nature des canalisations et de toutes les installations jusqu'aux réservoirs qui passeront de la température ambiante à une température de -160 °C. La totalité du gaz naturel liquéfié (GNL) sera brûlée par la torchère. Cet essai n'a rien d'anodin pour les techniciens d'Elengy. En février 2008, une première batterie de vérifications avait provoqué un incident sur une canalisation à haute pression. Il avait alors fallu tout reprendre la « tuyauterie ».
Doté de trois réservoirs de 110 000 m3 chacun, Fos-Cavaou représente un chantier de 600 M¤. L'installation dispose d'une capacité annuelle de regazéification de 8,25 Md m3, soit l'équivalent d'un sixième de la consommation française en gaz naturel. Le port de Marseille-Fos estime, pour sa part, que le trafic généré pourrait s'élever à 6,5 Mt par an et plus de 100 navires méthaniers. Mais pour cela, il faudra le feu vert complet des représentants de l'État.