Le Port autonome de Strasbourg (PAS) a inauguré la transformation de son poste à colis lourd. Cet outil, en place depuis 1969, a été réaménagé pour permettre de lever 460 t. En augmentant sa capacité de 160 t, le PAS boxe désormais dans la catégorie poids lourd. « Cet outil est une nécessité pour l'économie régionale », a indiqué Catherine Trautmann, présidente du conseil d'administration du port. Situé dans la zone sud du terminal, il a nécessité un investissement de 2,8 M¤. Le financement a été assuré à hauteur de 52,3 % par le port, l'État y a participé pour 22,7 %, la Région, le département et la Communauté urbaine de Strasbourg se partageant le solde. Cet outil, « source du maintien de l'emploi localement », selon Catherine Trautmann, vient compléter le dispositif de manutention du port. Désormais le port alsacien dispose de deux portiques pour les colis lourds. L'autre est situé sur la zone portuaire de Lauterbourg. Il a une capacité de levage de 220 t. « Les outils du port permettent de répondre à des besoins massifiés des industries de notre région », a souligné le président de la Région, André Reichardt.
Parallèlement à cette inauguration, le Port autonome de Strasbourg a présenté sa nouvelle identité visuelle. La nouvelle symbolique offre une signalisation qui regroupe l'activité des terminaux, les entreprises, le domaine public, l'espace portuaire et les modes de transport. Elle est aussi la concrétisation de la place du port dans l'axe fluvial nord sud en Europe mais aussi sur les routes est ouest. « Cette nouvelle identité permet de décliner les métiers du port », a rappelé la présidente du port. « Nous avons une pépite rhénane au coeur de la multimodalité européenne. »
Strasbourg 2020, un projet d'entreprise
Publié en juin 2007, le plan Strasbourg 2020 est un projet d'entreprise pour
« offrir aux actions des femmes et des hommes qui composent l'entreprise une valeur, un cadre et une direction clairement définis. En cela, il est respectueux des énergies individuelles tout en cherchant à les réunir et à les orienter vers un but commun : celui du groupe. » Il s'articule autour de quatre thèmes principaux : la raison d'être du port qui fixe la légitimité du port, le positionnement, pour définir l'image réelle du port dans toutes ses composantes, les ambitions, avec ses défis quantitatifs et qualitatifs, et les valeurs, pour former le socle de la culture d'entreprise. Le document prévoit en annexe une charte de gestion des ressources humaines établissant les attentes des responsables vis-à-vis de leurs subordonnés.
L'idée est d'imaginer une mutation des activités du port sans perdre de vue la stratégie économique de la Communauté urbaine de Strasbourg. « Ainsi, à titre d'exemple, nous avons un sujet sensible entre la ville et le port avec le port pétrolier. Ce terminal existe avec un intérêt économique mais nous devons aussi penser aux riverains », explique Didier Dieudonné, directeur général délégué du PAS. Il n'est pas question d'un combat mais plutôt d'une complémentarité entre la ville et le port. « La ville partage les ambitions du port », continue le directeur général délégué. Il est prévu de signer, avant la fin de l'année, un contrat de développement entre la ville et le port pour définir les conditions de développement portuaire et urbain. « Il est important de rétablir les besoins des riverains, des associations mais aussi des industriels. » Ces discussions se déroulent actuellement dans un climat serein. Le port mène une gestion de ses espaces selon ses ambitions multimodales. « Nous avons encore une cinquantaine d'hectares disponibles avec des terrains bord à quai. Nous devons gérer au plus fin l'attribution de ces quais à des opérateurs intéressés par le fluvial. »
Ce projet de Port 2020 s'inscrit dans le cadre de la politique du Grenelle de l'environnement. « Nous voulons maîtriser les coûts et intégrer dans nos projets d'avenir le développement du transport fluvial et du ferroviaire », continue Didier Dieudonné. Le port réfléchit actuellement aux opportunités de créer un opérateur ferroviaire de proximité. « Nous devons avant toute chose avoir une bonne connaissance de nos infrastructures pour y voir plus clair sur nos capacités. » Le fluvial accuse un léger repli de 1,1 % à 4,8 Mt à fin juillet. En période de crise économique, ce repli est plutôt jugé favorablement comparativement à ses concurrents. Le point positif sur les neufs premiers mois de l'année vient des conteneurs qui ont progressé de 14,3 % à 49 972 EVP. Le ferroviaire, pour sa part, accuse des pertes. « Nous devons travailler avec des logisticiens spécialisés pour trouver de nouveaux leviers de développement. Nous voulons développer la logistique ferroviaire. »
