Un conflit dans le management marseillais des filiales de Sea-Invest sur les bassins marseillais (Marseille Manutention, Marseille Entretien et TFM) a été à l'origine d'un épisode devant le tribunal de commerce de Marseille. Ces trois sociétés déficitaires placées sous sauvegarde, il a fallu que les dirigeants nationaux descendent à Marseille pour suspendre la procédure. Et faire le ménage en nommant Xavier Hauterat, déjà DG de Carfos (vracs à Fos, filiale de Sea Invest), à la tête du pôle marseillais. Mais rien n'a pu être fait pour une quatrième société marseillaise du groupe qui a fini par déposer son bilan : LV Fruit.
Le départ d'Agrexco qui a quitté Marseille en début d'année avec 200 000 palettes, n'en finit pas de faire des remous. Le trafic de fruits et primeurs a été brutalement rayé de la carte des bassins Est. Cela a plongé ses acteurs LV Fruit comme Léon Vincent, le transporteur routier Transcosatal ou Marseille Manutention (toutes filiales de Sea-Invest) dans la difficulté. Léon Vincent avait pourtant été dans les années 90 un des principaux acteurs du développement. En 1993, alors que le port de Marseille se relevait à peine d'un long conflit avec les dockers - le dernier en date-, la société ouvre le terminal fruitier de Marseille sur le môle Léon Gourret. Là, entre croisières et conteneurs, l'investissement se réalise autour d'un hangar réfrigéré ultra-moderne, palettiseurs automatiques à lecture de code barre, postes de chargement sur camion... Les premières années, l'entreprise cueille les fruits de son pari sur l'avenir. Certains parlent alors d'atteindre le million de tonnes de fruits et primeurs. Quinze ans plus tard, seules 400 000 t sont au rendez-vous et le chiffre risque d'être divisé par deux en fin 2009. Pire, le terminal inemployé vient d'être scindé en deux lots dans un appel d'offres que vient de lancer le GPMM.
Léon Vincent garde toutefois une base sur Fos. La société s'y était installée en pionnière en mai 2004 en inaugurant le premier entrepôt sur la zone logistique Fos Distriport au départ commercial alors laborieux. Avec les conteneurs réfrigérés de bananes, Léon Vincent voyait encore loin. Son rachat par Sea- Invest, « le plus grand manutentionnaire portuaire de conteneurs et de fruits d'Europe », n'aura pas permis d'enlever les pépins de son parcours fruitier sur Marseille-Fos.