C'est un bilan semestriel particulièrement déprimant que la direction du port d'Anvers a communiqué. Le trafic global a atteint 77 Mt, en baisse de 19,9 % alors que les estimations faites en début d'année limitaient la perte de trafic à 15 %. Le recul a été plus important à l'entrée -24,2 % à 40,29 Mt contre 36,76 Mt à la sortie (-14,7 %). Le grand choc se situe au niveau des marchandises diverses, en retrait de 20,7 % à 49,95 Mt. Dans ce domaine, les conteneurs accusent un sérieux recul : 42,93 Mt (-17,7 %) soit 3 615 387 EVP (-18,5 %). Les activités de MSC permettent de limiter la casse. Les deux grands manutentionnaires PSA et DP World enregistrent d'importantes baisses d'activité. Le trafic au Deurganckdok et aux terminaux à marée de la rive droite a chuté de 50 %. Avant la crise,36 services reliaient l'Asie à l'Europe du Nord. Aujorud'hui, il n'en reste plus que 25. Anvers en avait 13, il n'en reste plus que 6. Si Anvers est parvenu à maintenir sa part de marché du fret conteneurisé (22 %), Rotterdam par contre (encore 23 services asiatiques) a augmenté la sienne, sa perte de trafic étant limitée à 15 %, à 4,6 millions de TEU. Hambourg n'a plus que 21 services.
Dans les autres secteurs, les résultats sont également négatifs. Les trafics de conventionnel accusent un fort repli de 35 % à 5,44 Mt . Une chute entraînée notamment par les produits sidérurgiques. Seuls les produits chimiques et les engrais, ont présenté des baisses légères de respectivement 3,3 et 4,2 %. Le trafic roro a chuté de 33,1 % à 1,57 Mt, quant aux voitures, avec 341 997 unités le recul est de 32,5 %. Les vracs liquides se sont maintenus à 19,20 Mt. Par contre, les vracs secs ont accusé un recul de 43,6 % à 7,9 Mt. Les minerais étaient en baisse de 61,5 % à 1,32 Mt et le charbon de 42,8 % à 2,81 Mt.
Les réactions
La direction du port d'Anvers ne se montre guère optimiste pour le second semestre et table sur une stagnation du trafic au cours des prochains mois. Le score final devrait se situer au niveau de 155 Mt. Cette récession impliquera une perte de revenus de l'ordre de 20 Me. Face à l'offensive tarifaire que mène Rotterdam, des mesures s'imposent. Ainsi l'augmentation des droits de concession de 1,75 % prévue pour juillet a été reportée dans le temps, et les entreprises de manutention qui modernisent des équipements et installations pourront compter sur une baisse des prix de concession. Des négociations sont en cours avec les exploitants de terminaux à conteneurs en vue d'évoluer vers une réduction directe et indirecte des coûts d'escale, en impliquant notamment le pilotage, tandis que des coûts portuaires vont être examinés. Il est évident que des exploitants de terminaux ne parviennent pas à remplir les obligations contractuelles liées aux concessions, mais il est tenu compte de la conjoncture.
Des discussions seront poursuivies en vue d'améliorer la qualité et la productivité des installations, d'obtenir un codex plus flexible. Enfin, le projet d'une seconde grande darse à marée « Saeftinghedok » rive gauche reste d'actualité. Avec l'approfondissement de l'Escaut, ce projet figure parmi les priorités inscrites dans le nouvel accord du gouvernement flamand. Il s'agit de se préparer pour « l'après-crise », dit la direction du port, mais il est évident que la réalisation de cette darse sera quelque peu retardée.
