Paris prépare l'après-crise

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Avec 19,7 Mt, le Port autonome de Paris (PAP) n'a pas été épargné par la crise économique. « Nous tangeantons les 20 Mt », a néanmoins souligné le président du PAP, Jean-François Dalaise. Cette diminution du trafic de 9,8 % s'est surtout portée sur les matériaux de construction et les produits valorisables. Ces deux filières représentent, à elles seules, 75 % du trafic fluvial du port. Ces diminutions de trafic tiennent d'une part, pour le BTP, à la baisse de construction immobilière en Ile de France. Des projets devraient venir donner une nouvelle dynamique à ce secteur dans les prochains mois. D'autre part, les produits destinés à la valorisation ont affiché une perte de 26,4 % à 2,5 Mt. Autre filière touchée par la crise, la métallurgie perd 15,4 % de son volume. Un effet direct de la crise du secteur automobile. Du côté pile, les bonnes nouvelles avec en premier lieu, le maintien des trafics sur l'agroalimentaire. Les céréales ont bien résisté à la morosité. En tonnage, les conteneurs sont en légère progression avec une hausse de 2,5 % à 904 977 t. En nombre, ils progressent de 1 % à 106 663 EVP transportés par voie d'eau. Les voitures sont, pour leur part, en panne avec une baisse de 17,3 % à 103 392 t.

340 000 EVP de capacité

Passé le bilan difficile de 2008, les premières estimations de 2009 ne font pas état d'un optimisme nouveau. Sur le premier trimestre de cette année, le trafic fluvial continue ses pertes et affiche une diminution de 5 %. Les baisses continuent sur les matériaux de construction, les produits métallurgiques mais touchent aussi le charbon (dont le niveau a été plutôt bon en 2008). Des signes d'un retour de croissance de trafic se font jour. Les trafics conteneurisés sont toujours en hausse tout comme les céréales et les produits pétroliers. « Les effets escomptés des plans de relance gouvernementaux pourraient n'être visibles que sur le second semestre 2009 ou même qu'en 2010 », a souligné le président du PAP.

Cette réduction du trafic fluvial ne devrait pas avoir d'effets sur les investissements du port. « Les débats actuels sur le Grand Paris sont une chance et une opportunité. Le fleuve est considéré comme un axe structurant de la région », a souligné Jean-François Dalaise. Conserver les ports dans Paris relève de la nécessité, a continué le président du PAP dont le personnel investi une large part de ses efforts. La présence portuaire en Ile de France du PAP se renforce avec de nouveaux terminaux à conteneurs. Le port table sur une croissance de trafic de 300 % à l'horizon 2020 sur la Seine grâce au développement de Port 2000. L'objectif est d'offrir une capacité de 340 000 EVP dans les différents terminaux franciliens.

Des céréales en conteneurs

Pour répondre à la demande de demain, le port aménage aujourd'hui de nouveaux espaces. Après avoir installé un terminal à Gennevilliers, puis à Bonneuil sur Marne et à Limay, trois autres terminaux sont en cours. Le premier à devenir opérationnel se situe à Évry. Il devrait recevoir ses premières boîtes d'ici à la fin de l'année. Le terminal de Montereau, au confluent de l'Yonne et de la Seine, devrait ouvrir ses grilles en 2011. Il sera exploité par un consortium formé de la société Charles André, société de transport routier, la CFT, armateur fluvial et les Terminaux de Normandie (manutentionnaire havrais). Enfin, à Bruyères sur Oise, dans le nord de la région, « le port mobilise ses efforts ». Ce terminal sera doté d'un espace de 60 hectares pour l'entreposage des boîtes.

Ce développement du trafic conteneurisé est aussi devenu essentiel pour le port en raison des derniers développements. Des clients du port dont les préférences allaient plutôt vers le transport de marchandises en conventionnelle ou en vrac, se tournent vers le conteneur. Ainsi, au début de l'année, ce fut UPM Kymene et l'armement Marfret qui ont mis sur pied une logistique avec des conteneurs spécialement dessinés pour ces transports. L'objectif est de charger des vieux papiers en région parisienne pour les acheminer vers le centre rouennais de Chapelle d'Arblay et de les faire revenir sous forme de bobines à papier. La liaison est aujourd'hui entrée dans un rythme de croisière. Plus récemment, Ucayc, coopérative céréalière, a transféré une partie de ses trafics céréaliers destinés à la Chine par conteneurs. Au démarrage de ce service, Ucayc a utilisé les installations de Limay Terminal. Aujourd'hui la coopérative céréalière étudie la construction d'un terminal sur son site pour développer cette alternative.

Réhabiliter le port d'Achères

Aux côtés de ces nouveaux travaux, le port continue une organisation plus rationnelle de ses quais afin d'« optimiser les façades fluviales ». À Bonneuil sur Marne, le port a favorisé le regroupement de deux sociétés (Vicat et Docks de Limeil Brévannes) pour la construction d'une nouvelle centrale à béton. À Gennevilliers, la zone des Petits Marais est réhabilitée pour permettre l'implantation d'une filière de valorisation avec la réalisation d'un quai de 150 m.

Au-delà, le port travaille aussi sur la mise en place d'une plate-forme multimodale à Achères, dans l'ouest parisien. Un site qui « répondra parfaitement aux potentialités identifiées dans le cadre de l'ouverture du canal à grand gabarit Seine Nord en 2015 », a continué Jean-François Dalaise. Des travaux pour préparer une reprise économique à venir.

Le 1er juillet, lors du conseil d'administration du Port autonome de Paris, Marie-Anne Bacot, directrice générale du port, a fait un bilan de son action avant son prochain départ. Elle doit quitter le PAP pour rejoindre l'autorité de régulation des activités ferroviaires. Elle serait remplacée par Hervé Martel, actuellement conseiller technique au cabinet de Dominique Bussereau. Le conseil d'administration du port a donné un avis favorable. Un décret devrait intervenir dans les prochaines semaines pour confirmer ce point. Nommée en 2003, Marie-Anne Bacot aura passé six ans au port avec une « feuille de route claire : développer le fluvial ». En s'appuyant sur une gestion rigoureuse, selon ses termes, le port a pu développer son trafic fluvial. « Nous avons tenu une ligne ferme et efficace au cours des dernières années », a continué Marie-Anne Bacot. Elle a rappelé les actions menées par le port pour optimiser l'espace et une meilleure utilisation de l'espace pour le développement fluvial. Des actions qui ont permis de maintenir le BTP et développer les trafics classiques comme les céréales, développer les trafics de valorisation des déchets et les conteneurs. Et pour ses voeux de réussite à Hervé Martel, elle lui souhaite une météo clémente, surtout en cette date anniversaire de la crue centennale. « Je suis arrivée à tenir la pluie en l'air et n'ai pas connu de crue majeure en six ans de fonctions », a conclu la directrice du PAP. Gageons qu'elle sera mettre la nouvelle autorité ferroviaire sur les bons rails.

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