Le 3 juillet, le groupe Lafarge a annoncé qu'il renonçait à demander des droits d'extraction de sable au large d'Étel près de Lorient. Cette décision entraine de facto le retrait de son partenaire, Italcementi.
Cette décision fait suite à la prise de position un jour plus tôt du préfet de la région maritime, l'amiral de Saint-Salvy. Le préfet a fait réaliser une étude sur la zone concernée, qui est aussi en partie sur un périmètre de tirs en mer. Il en résulte que les fonds regorgent de munitions dangereuses. Le préfet a donc donné un avis négatif.
Simultanément, la communauté d'agglomération de Lorient a diffusé les résultats d'une étude indépendante confiée à des universitaires, selon lesquels l'extraction pourrait nuire au cordon dunaire existant entre Gâvres et la presqu'île de Quiberon.
L'argument contredit les analyses présentées par les cimentiers. La même étude estime qu'ils existe aussi des risques d'atteinte aux équilibres biologiques des fonds.
Lafarge subissait déjà une pression d'un très actif collectif local d'opposants, Peuple des Dunes. Dénoncé par l'armée, donc par un service de l'État, son dossier devenait politiquement fragile.
L'affaire remonte à 2005 quand les cimentiers obtinrent un permis exclusif de recherche de 16 km2 sur des fonds de 30 m dans le but final de parvenir à exploiter 4 km2 pendant 30 ans à raison de 600 000 t par an.
Parallèlement, Lafarge construit actuellement un poste sablier à Lorient au port du Rohu, qui sera alimenté par les sabliers de la façade atlantique. Le Peuple des dunes avait tenté de faire casser le permis de construire, mais celui-ci vient d'être définitivement confirmé.