Le plan stratégique confirme la vocation du port ligérien comme port multispécialiste, avec pour principaux enjeux sa position de leadership sur la façade atlantique, dans la perspective d'une coordination renforcée interportuaire voulue par le Gouvernement ; la nécessité de positionner les activités portuaires dans un estuaire faisant l'objet d'attention environnementales ; l'évolution même des flux maritimes et de leurs composantes en termes de tailles de navires, et l'évolution de la logistique terrestre à l'échelle du territoire.
De 150 000 à 1 million de conteneurs
Parmi les sept axes stratégiques, le port met en avant le développement du trafic conteneurs. De 500 m de quais linéaires, à Montoir-de-Bretagne, le terminal devrait passer à 750 m en 2014, puis 1 500 m d'ici à 2019. Avec l'espoir de porter le trafic annuel de 150 000 conteneurs, actuellement, à 1 million, d'ici à 2019. Le terminal pourrait alors accueillir des navires plus gros de 8 000 EVP, contre 4 000 à 5 000 EVP pour l'instant. Et, pour un tirant d'eau qui passerait de 11 à 15 m.
Plus immédiatement, le terminal roulier se prépare à recevoir les navires de l'autoroute de la mer reliant la France à l'Espagne, avant la fin de l'année. Ce terminal devrait faire l'objet d'aménagements importants. Parmi les autres axes de développement : celui du transport par barges entre Montoir et Nantes, mis en place en avril par l'armement Marfret. Un prolongement est même envisagé vers Angers.
Sur le secteur du Carnet, le port se propose de réaliser un parc technologique orienté vers les énergies renouvelables et les éco-technologies marines. L'actuel terminal sablier pourrait être déplacé sur la zone industrielle de Donges-Ouest. À Saint-Nazaire même, autour du bassin de Penhoët, il est prévu un renforcement et une requalification des espaces industriels, avec le développement des activités de réparation navales, et l'émergence, là aussi, des éco-technologies.
Donges est abandonné
Ce projet stratégique aurait pu être voté plus tôt, mais le secrétaire d'État au Transport, Dominique Bussereau avait rejeté en mars un premier accord trouvé entre les syndicats, le port et les entreprises de manutention, sur le transfert des personnels de la manutention et de la maintenance vers le privé. Ce qui avait engendré le limogeage du président du directoire, François Marendet et la démission du président du Conseil de surveillance, Pierre Guénant. Quatre collectivités territoriales (Nantes, Saint-Nazaire, conseil régional des Pays de la Loire et département de la Loire-Atlantique), demandent, dans un courrier adressé à Dominique Bussereau, la réintégration de François Marendet. En outre, le projet d'agrandissement du port à Donges-Est ayant été définitivement abandonné par le conseil de surveillance, la région des Pays de la Loire et le département de la Loire-Atlantique accepte de transférer les crédits inscrits pour Donges-Est pour le financement des nouveaux projets avals, « à la seule condition que l'État procède de même ». De plus les quatre collectivités « exigent que l'État, qui envisage de percevoir des dividendes à hauteur de 35% réinvestissent les bénéfices dans le financement des projets du port de Nantes-Saint-Nazaire ».