Il a fallu un peu plus d'un an pour que la justice rende son avis sur le sort de la forme de radoub n° 10, la plus grande de Méditerranée (465 m de long sur 85 de large). Le choix de l'établissement portuaire qui avait retenu en avril 2008 la CMA CGM parmi quatre candidatures a été confirmé par le Conseil d'État. Le n°3 mondial du transport maritime conteneurisé prévoyait de remettre en service la forme 10 pour y assurer la réparation des porte-conteneurs et des paquebots. Pour cela, il se préparait à investir 350 Me sur les 10 ha du site. Hors service depuis deux décennies, la forme géante exigeait notamment la construction d'un nouveau bateau-porte.
Le grand port maritime de Marseille (GPMM) s'est immédiatement félicité de l'arrêt rendu par le Conseil d'État le 10 juin. Il annule la décision en référé pris le 23 mai 2008 par le Tribunal Administratif de Marseille et reconnaît la régularité et le bien-fondé de la procédure de mise en concurrence suivie par le port en vue de la mise à disposition du secteur de la forme 10. Le Conseil d'État a en effet jugé que Nigel Burgess, candidat malheureux à l'origine du recours en référé devant le Tribunal Administratif, a pu présenter son offre dans des conditions normales et que le GPMM n'a pas manqué à ses obligations de publicité et de mise en concurrence.
Le GPMM va donc reprendre le déroulé de la procédure prévue dans l'appel à concurrence en ouvrant des discussions avec le lauréat, le groupe CMA CGM. Il s'agit de finaliser la convention qui les liera pour la réalisation du projet d'aménagement des 10 ha dans le nord des bassins de Marseille. La remise en service de la cale géante pourrait, suivant les estimations de l'époque, créer entre 600 et 800 emplois, tout en générant 5 Me par an de revenus fonciers pour l'établissement portuaire. Lancée en 2006, la consultation sur l'un des coeurs industriels du domaine portuaire va donc pourvoir déboucher.