Grandi Navi Veloci va lancer une ligne vers le Maghreb

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Ariodante Valeri, directeur général de Grandi Navi Veloci (www.gnv.it) et Georges Frêche, président de la région Languedoc-Roussillon, propriétaire du port de Sète, ont signé le 2 juin au port de Sète un protocole d'accord pour le développement de lignes au départ de Sète à partir de l'automne prochain.

Grandi Navi Veloci compte utiliser des cruise ferries (navires de 188 à 214 m de long capables d'accueillir entre 2 000 et 3 000 passagers et entre 1 800 et 2 000 mètres linéaires) et des navires rouliers de nouvelle génération dits ropax (transport de véhicules de tout types et de passagers). Grandi Navi Veloci exploite en Méditerranée occidentale (Sardaigne, Sicile, Espagne et pays du Maghreb) une flotte de 10 unités (7 cruise ferries et 3 navires rouliers ropax) sur 12 lignes nationales et internationales.

« Le port de Sète dispose d'un marché potentiel de plus de 1,6 million de passagers à destination du Maroc. On n'en comptait que 250 000 en 2007, a relevé Georges Frêche. Confronté à une concurrence sévère des compagnies maritimes, en partance de Barcelone, Gênes et du détroit de Gibraltar, et des compagnies aériennes à bas coût, le port de Sète a même vu le nombre de passagers diminuer de 20 % en 2008. Aujourd'hui, seule la compagnie Comarit dessert le Maroc. L'objectif est un trafic compris entre 600 000 et 900 000 passagers par an et l'accueil simultané de quatre navires. »

Nouvelle gare maritime

« Depuis Gênes, nous atteignons le Maroc et la Tunisie, a expliqué Ariodante Valeri. Je suis venu à Sète la première fois il y a deux ans. J'ai vu un port qui avait un grand potentiel. Il va devenir plus grand, il y a beaucoup d'espace pour travailler. »

Pour faire face à la montée en puissance du trafic de passagers, la région Languedoc-Roussillon investit 26 Me : 6 Me dans la mise à niveau de deux postes à quai dans le bassin Orsetti et l'extension des surfaces de parking et des installations à terre ; 20 Me dans l'extension du pôle passagers (construction d'une nouvelle gare maritime).

« Dieu sait le progrès que ça peut signifier sur l'activité du port et le tissu économique local, a indiqué Jean-Loup Bertret, directeur du port, cet armateur de premier plan va venir enrichir l'offre Maghreb au départ de Sète. » « Mais il y un obstacle... les Sétois, a ironisé Georges Frêche, ils sont partagés entre un mouvement centripète et un mouvement centrifuge. D'un côté, les Sétois littéraires, brillants, sont rétrécis sur l'île singulière, et veulent que personne ne touche à leur chez-eux. Et en même temps, ils voudraient être le port du Languedoc-Roussillon. Pour être un grand port, il faut sortir de chez soi. Je pense qu'il n'y a pas de contradiction. Sète peut garder sa brillance, son caractère culturel et jouer dans la cour des grands. C'est ce qu'on a décidé. On tisse des liens avec Gênes et Barcelone pour devenir une sorte de port adjoint, qui a la force d'être en eaux profondes. »

S'adressant à Ariodante Valeri : « Je veux que vous avalisiez la localisation de la nouvelle gare maritime avant de démarrer le chantier. Vous choisirez l'endroit où vous arriverez. Vous irez là où peuvent aller vos bateaux, vu leur longueur. Je suis un socialiste up to date : le client est roi. L'argent, on l'a. Dans 4 ou 5 ans maximum, il y aura une gare nouvelle. Ça sera pour vous le point d'attache de vos navires. »

Sur la stratégie à long terme : « Si je suis réélu à la présidence de la région Languedoc-Roussillon en 2010, je mettrai un privé à la tête du port de Sète. Ce port doit être à terme dirigé par des armateurs, par des gens qui connaissent la mer. »

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