Les armateurs plaident pour Saône Moselle

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Le président du Comité des armateurs fluviaux (Caf), Jean-François Dalaise, a introduit son propos, lors de l'assemblée générale de l'organisation, par un constat positif du fluvial. Ce mode a bien résisté en 2008, selon le président du Caf avec un retrait de 0,5 % en TKM et de 2,6 % à tonnes à 60,15 Mt. Le fluvial a su résister puisque dans le même temps, le ferroviaire perd 7,7 % et la route 5,5 % en TKM. Ce constat dressé, le président du Caf a posé le doigt sur l'année en cours. « 2009, une année critique, c'est une évidence qui en entraîne une autre avec la nécessité d'entretenir une dynamique entrepreneuriale par des solutions aux problèmes les plus criants et des orientations claires et opérationnelles pour l'après crise. »

La seconde partie du discours de Jean-François Dalaise a été d'interpeller le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, sur des sujets majeurs pour la profession. En premier lieu, il a demandé au ministre de « mettre à l'heure européenne et rhénane la profession française en matière de temps de repos et de composition minimale des équipages. » Une opinion partagée par le représentant du gouvernement qui a souligné que « l'adaptation de règles nouvelles relatives à la qualification et à l'aptitude des membres d'équipage me semble indispensable ». Pour rester dans ce chapitre du social, Jean-François Dalaise a demandé à « fluvialiser » le baccalauréat professionnel « exploitation des transports ». Un discours partagé par le secrétaire d'État qui reconnaît la « nécessité de rénover en profondeur la filière de formation dans le secteur. » Par ailleurs, Dominique Bussereau a relevé l'idée d'une « fluvialisation » du baccalauréat, « une idée qui mérite d'être examinée. »

La qualité des dessertes fluviales des ports maritimes

Second volet du discours du président du Caf, la nécessité d'améliorer la productivité de la flotte fluviale. Le constat est difficile. Un bateau étranger produit une TKM par port en lourd de plus qu'un bateau français. Parmi les facteurs relevés par Jean-François Dalaise, le maintien à son niveau précédent des plans d'aides à la modernisation prévu dans le projet de loi Grenelle 1. De plus, l'amplitude d'ouverture des écluses grève la productivité des unités. Enfin, la qualité des dessertes des ports maritimes reste un enjeu majeur pour le président du Caf. Sur le plan d'aide à la modernisation, d'un montant de 16,5 M¤, Dominique Bussereau a noté qu'il « apparaît répondre globalement aux besoins des professionnels, même si des améliorations peuvent être examinées. Pour ce faire, une évaluation sera réalisée à la fin de l'année 2009. » Sur l'accès aux ports, « j'ai demandé à ce que soient identifiés, avec l'ensemble des acteurs, les obstacles administratifs ou économiques au développement du transport fluvial. Des mesures me seront proposées à la fin du premier semestre », a rappelé le secrétaire d'État aux Transports. Pour sa part, Jean-François Dalaise a regretté l'absence de mutualisation des THC, selon une recommandation faite lors du Grenelle de l'environnement. Un critère qui pourrait favoriser, dans le choix des opérateurs de manutention, le recours au mode fluvial.

Sortir de l'enkystement

En abordant cette question portuaire, le président du Caf a ouvert la porte sur le thème des infrastructures fluviales. Il a commencé par saluer la confirmation d'un lien direct entre Fos 2XL et le réseau fluvial. Au Havre, la situation est bien différente. « Il est temps que la problématique fluviale havraise sorte d'un enkystement qui ne profite à personne », a plaidé Jean-François Dalaise en faisant référence à l'écluse sur Port 2000 et les conditions de « fonctionnement adapté et financièrement attractif pour le futur chantier multimodale de conteneurs et la connexion rapide au grand Canal de Tancarville. » Un sujet resté en suspens sans réponse du secrétaire d'État. Sur les infrastructures, le président du Caf a souligné les deux urgences du moment. Le plan demande, d'une part, une modernisation de la section entre Port à l'Anglais et Nogent sur Seine et, d'autre part, la mise au grand gabarit du canal du Rhône à Sète. Sur le premier projet, Jean-François Dalaise souhaiterait qu'il soit mené à bien dans les cinq ans à venir. Sur le second, « il convient que cet aménagement devienne une véritable priorité. Nous craignons de voir sa mise en service différé au-delà de 2013. » Pour Dominique Bussereau la mise au gabarit de la Seine amont, « notre objectif est de permettre la tenue d'un débat public d'ici à 2011. »

Enfin, il n'a pas été possible de passer outre les projets de grande liaison. L'action du gouvernement sur Seine Nord Europe a été saluée et remercié par Jean-François Dalaise. « Notre profession entend bien se montrer à la hauteur de cette saga. » Sans vouloir ajouter et mélanger les débats, le président du Caf a plaidé pour « conduire d'ici 2012 toutes les études nécessaires à la réussite du débat public sur Saône Moselle. » Un calendrier confirmé par Dominique Bussereau qui souligne que ce projet est poussé par le gouvernement.

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