Engagée à l'initiative du président du conseil général du Haut-Rhin, Charles Buttner (UMP), l'étude préliminaire socio-économique d'une liaison entre la Sâone et le Rhin a été présentée le 20 avril dernier à Colmar. Réalisée par le cabinet Eurotrans, cette étude préconise un tracé de 220 km évitant la vallée du Doubs et passant par la Haute-Saône, un département où la batelerie a été très active. Accessible aux bateaux de 185 m, le tronçon au gabarit européen Vb devrait accueillir entre 11 et 19 Mt en 2025, contre 4 à 15 Mt pour la liaison Saône-Moselle. « Les perspectives de trafic liées aux conteneurs maritimes représentent entre 4,5Mt et 6Mt, ce qui est très important, et confirme l'intérêt de la liaison étudiée pour la desserte du port de Marseille-Fos vers la Suisse et l'Allemagne », peut-on lire dans la synthèse de l'étude préliminaire.
Douze ans après l'abandon du projet de canal Rhin-Rhône, les promoteurs de la liaison Saône-Rhin souhaitent maintenant faire inscrire ce projet dans le cadre des liaisons prioritaires tant au niveau national (schéma national des infrastructures de transport) qu'européen (réseau de transport européen RTE-T). Mais le retard à combler avec le projet Saône-Moselle demeure important, car la mise à l'étude du tronçon a été programmée dans le cadre du Grenelle et un débat public est annoncé pour 2012. Refusant de « s'immiscer dans une querelle entre les collectivités lorraines et alsaciennes », Marie-Guite Dufay, présidente de la région Franche-Comté, a estimé que l'étude n'apportait « aucun élément nouveau, si ce n'est un hypothétique tracé traversant la Haute-Saône d'est en ouest ». Elle a également rappelé que « les priorités aujourd'hui sont la réalisation de la deuxième tranche de la branche est de la LGV Rhin-Rhône et la branche sud ».