Ça roule pour Roro Marseille

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La création en décembre 2007 de Roro Marseille est passée pratiquement inaperçue. Et pour cause, ce joint-venture entre la Socoma de Charles Emile Loo et Marseille Manutention de Philippe van de Vyvere n'a nécessité aucune mise de fonds. Les deux partenaires ont doté la structure commune avec les dockers et leurs moyens de chacun pour intervenir sur un secteur aussi stratégique pour les bassins marseillais que le trafic roulier.

La perspective alors de l'arrivée de Grandi Navi Veloci (GNV) avait-elle précipité l'alliance ? On se souvient, l'été dernier, l'armement italien se retirait du Terminal Roulier Sud concédé par contrat avant même que de s'y installer. Aujourd'hui, Roro Marseille pour sa première année d'activité avoue un chiffre d'affaires de 5,1 M¤ et, surtout, un résultat positif. Une affaire qui roule donc, ce qui n'est pas si mal en ces temps difficiles. « Malgré un contexte difficile, la méthode a permis d'économiser et de conduire à des résultats équilibrés », se plait à souligner Charles-Emile Loo. Le patriarche, 87 ans, de la manutention marseillaise regarde l'avenir. L'alliance du Marseillais avec le puissant groupe flamand permet de se positionner sur un secteur, le trafic roulier, appelé à devenir le moteur des bassins Est. « Grâce à ses installations uniques et au savoir-faire de sa main d'oeuvre, Marseille doit devenir la plaque tournante du roro en Méditerrané ». Qui a dit que nul n'est prophète en son pays à l'heure où Fastmed Line ouvre un service roulier Marseille-Tunis et Nordana sur Fos-Méditerranée (voir notre article en p.27) ?

La bonne opération se double d'économies d'échelle. Bien que demeurant « parfaitement indépendants », hors et dans la structure créée, les deux partenaires ont été amenés à partager locaux et outillage. L'administration de l'opérateur de fruits a ainsi trouvé refuge au siége de la Socoma, au Quai Grande Bigue. Tandis que l'atelier et les garages de la Socoma ont rejoint ceux de Marseille Manutention. « Nous avons ainsi réalisé d'importantes économies dans l'amodiation sur les quais», explique Charles-Emile Loo.

Dernier aspect de la question, l'alliance entre les deux chefs d'entreprise renforce leur influence sur le port. Chacun détient 24,5 % de la holding MGM qui contrôle les poids lourds de la manutention de conteneurs, Intramar à Marseille et Eurofos à Fos. De quoi équilibrer, le tandem qui détient les 51 % restants, CMA CGM et Dubaï Port World.

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