La crise est passée par là. Marseille-Fos a enregistré l'intensité du séisme sur ses résultats du premier trimestre : -14% pour le tonnage global et -24 % pour les marchandises diverses. À part la croisière dont les chiffres ne portent pas sur des mois significatifs, aucun secteur ne résiste au tsunami économique. Lueur d'espoir, les indicateurs du mois de mars ont commencé à relever la tête. Début de relance ou rémission ?
Avec un global de 20,85 MTS, Marseille-Fos plonge de 14 %. Janvier et février ont été terribles. Mars a fait de la résistance en reculant seulement de 4 %.
La même tendance se retrouve au niveau des marchandises diverses qui sur mars perdent 16 %, un moindre mal par rapport au -25 % des mois précédents. Le conteneur à Fos se maintient à -1 % ce dernier mois, grâce notamment à la création de trois nouveaux services maritimes, mais continue de souffrir à Marseille avec une activité en chute de -42 %, contexte social difficile oblige. Sur les trois premiers mois de l'année, les deux bassins affichent 206 807 EVP, soit une perte de 21 %. Le conventionnel accuse toujours la baisse d'activité de la sidérurgie (-41 %). L'activité marchandises diverses reste en retrait de 24 %. Le mois de mars laisserait-il entrevoir quelques signes de retour à la normale ? La stabilité du trafic conteneur à Fos et la hausse de 11 % des hydrocarbures pourraient en présager. Néanmoins, les vracs solides affichent toujours un retrait supérieur à 50 % tandis que les vracs liquides marquent le pas. L'activité passagers confirme la tendance des derniers mois, baisse des lignes régulières et explosion des croisières (+147%). Malgré le relatif répit du mois de mars, le trafic du premier trimestre connaît un retrait de 14 % par rapport à 2008.
Le mois de mars a également sauvé les hydrocarbures. Rompant avec la tendance à la baisse observée ces 4 derniers mois, le redressement s'est appuyé sur les importations de brut national (+20%) et des échanges de produits gazeux (+99% pour le GPL et +31 % pour le GNL). Le repli des importations de brut vers l'Allemagne et les difficultés de début d'année figent les trafics d'hydrocarbures du dans le négatif (-4 %) avec 15,33 MTS.
La croisière s'amuse
Les vracs liquides n'ont cessé de fuir avec 0,64 MTS (-16 %) sur le trimestre. Le fort recul des exportations de soude (-47 %), celui des importations d'éthylène (-32 %) destinées à LyondellBasell à Fos qui envisage de fermer ce site ont plombé le niveau. Seuls, les biocarburants affichent une santé florissante avec une progression de 98 % en mars.Les vracs solides restent les plus impactés avec un effondrement de 51 % dû à la baisse de l'activité sidérurgique. Les minerais se dissolvent : sur le terminal minéralier (-34 %), Caronte (-27 %) et ArcelorMittal (-69 %). Seuls les Tellines tirent leur épingle du jeu avec une bonne campagne céréalière et 84 % de croissance.
Pendant ce temps, la croisière s'amuse. Ce secteur a connu une hausse des passagers en tête de ligne (+226 %) et de ceux en transit (+187 %). Mais les paquebots n'amènent que 16 % des passagers sur Marseille : 28 000 passagers pour un total de 172 000. La baisse des lignes régulières (-12 %), en particulier vers l'Algérie (-23 %) et la Tunisie (-13 %). Un phénomène qui n'est pas propre à Marseille et touche l'ensemble des lignes entre l'Europe du Sud et le Maghreb, oriente la tendance. Là aussi, un redressement au mois de mars s'est produit.