Selon la direction du port, le trafic d’éthanol a progressé de 50 % à 2,4 Mt, dont 1,7 Mt en entrée. Comme les marchés des produits chimiques et des boissons n’ont pas beaucoup augmenté, l’éthanol est surtout destiné à servir de biocarburant. Le Brésil, principal fournisseur, a fait passer sa part de 40 % à 50 %. La croissance du trafic a été particulièrement marquée à partir de septembre, avec des arrivées mensuelles de plus de 100 000 t. En outre, une consignation de 25 000 t par navire est devenue courante et même une de 45 000 t a été enregistrée. La France est le deuxième pays fournisseur avec une part de 15 %. Celles d’autres pays latino-américains, comme l’Argentine, le Costa Rica, le Venezuela, le Pérou et le Guatemala, restent importantes. Le trafic en sortie est passé de 400 000 t à 700 000 t, surtout vers la Suède avec plus de 30 %, la Finlande et le Royaume-Uni, toutes deux à moins de 10 %. Il s’agit surtout d’éthanol brésilien arrivé à Rotterdam par caboteurs. Le transfert se fait bord à bord ou après un entreposage dans d’autres terminaux.
Le trafic de biodiésel est passé de 1,2 Mt à 2,7 Mt, dont deux tiers en entrée. Il s’agit surtout de B99 (99 % de biodiésel et 1 % au maximum d’origine minérale) en provenance des États-Unis (environ 1 Mt). Les subventions du gouvernement fédéral permettent de le vendre plus de 200 $ de moins la tonne que le biodiésel européen. De son côté, la Commission européenne a proposé une taxe à l’import pour contrer le dumping de B99 américain. Les autres pays fournisseurs sont la Grande-Bretagne et l’Allemagne avec plus de 100 000 t, devant la Malaisie. En raison de la production et du transport au niveau mondial, le nombre de pays fournisseurs pourrait doubler jusqu’à vingt. La plus grande partie du biodiésel américain est réexportée via Rotterdam. Plus de 40 % du trafic en sortie est allé vers la Grande-Bretagne, l’Espagne, la France et l’Italie, qui ont reçu environ 50 000 t chacune.
Transit et production: en deux ans, le nombre de pays de provenances et de destinations a plus que doublé pour atteindre la vingtaine. Une installation de production d’une capacité de 3 Mt, encore en construction à Rotterdam, est en partie opérationnelle. En conséquence, un grand marché souple émerge. Les compagnies pétrolières, qui doivent aussi produire des biocarburants, peuvent combiner des contrats d’approvisionnements de longue durée avec des achats spot. En 2002, le trafic d’éthanol de Rotterdam était de 200 000 t et celui du biodiésel inférieur à 50 000 t. Pour 2009, l’autorité portuaire anticipe une hausse du trafic intra-européen de biocarburants, renforcée par la taxe européenne à l’import sur le B99 américain, dont le trafic devrait donc diminuer.