Alors qu'il vient juste de reconquérir ses lauriers, Newcastle commence à ressentir à son tour les effets de la crise. Les opérateurs ont expédié 120 000 t de charbon en moins que les prévisions établies pour la semaine dernière et « le mois de février a également été plus faible que l'année passée », constate un responsable de la logistique portuaire. Le port vient de porter ses capacités de chargement à 94,5 Mt par an, mais il ne dépassera certainement pas les 84 Mt en 2008, en raison du ralentissement brutal de la demande. Dans la foulée du Japon, qui consomme 60 % du charbon australien, « tous les marchés asiatiques retiennent leurs navires », déclare le porte-parole de la direction portuaire. Au point de faire presque disparaître les files d'attentes de navires devant le port. Une quinzaine de vraquiers attendent aujourd'hui face à la côte, contre une cinquantaine il y a encore quelques semaines. Avec la baisse des prévisions industrielles annoncées pour 2009 par le Japon (-31 %) ou Taïwan (-43 %), Newcastle craint une baisse d'au moins 10 % de ses exportations pour l'année à venir.
Ces prévisions ont peut-être fait réfléchir la direction du groupe Asciano dont la dette se montent à 2,3 Md¤, vient d'entamer des discussions pour se débarrasser de ses activités portuaires et ferroviaires. « Nous espérons arriver à un accord de cession avant le mois de juin prochain », a confirmé la direction de la filiale du logisticien Toll Holdings, actionnaire de Patrick Corp, premier manutentionnaire australien ainsi quePacific Express, première compagnie ferroviaire de transports de charbon du pays. Asciano espère en retirer le milliard de dollars (500 M¤) qu'il doit aux banques. Il avait déboursé près de 3 Md¤ pour acquérir Patrick Corp. En 2006, a refusé quelques mois plus tôt une offre de près de 1,5 Md¤ émise par les fonds de pension de General Electric et du Crédit Suisse. Entretemps Asciano, qui a perdu les trois quarts de sa capitalisation avec la crise.